La Gazette francophone, dirig�e par Herv� Bourges et vendue exclusivement � quelques abonn�s en France, a publi� un entretien avec le pr�sident Bouteflika dans lequel il s'exprime sur l'emprisonnement abusif de Mohamed Benchicou, journaliste, directeur du quotidien Le Matin, auteur du livre Bouteflika, une imposture alg�rienne �dit� en f�vrier 2004 aux �ditions Picollec. Cet entretien ayant �t� partiellement ou int�gralement repris par de nombreuses publications en Alg�rie, le collectif pour la libert� de la presse leur a adress� la mise au point suivante : "A Messieurs et Mesdames les directeurs de la publication des quotidiens alg�riens Objet : mise au point Mesdames et Messieurs, Vous avez publi� en partie ou int�gralement l'entretien avec le pr�sident Abdelaziz Bouteflika avec La Gazette de la presse francophone de janvier-f�vrier 2005, dans lequel il r�pond � une question sur l'emprisonnement abusif de Mohamed Benchicou, journaliste et directeur du quotidien Le Matin, auteur du livre Bouteflika, une imposture alg�rienne, paru aux �ditions Picollec en f�vrier 2004. A ce sujet, nous souhaitons vous apporter les pr�cisions suivantes : Dans leur vaste programme de neutralisation des journaux jug�s g�neurs, tels que le quotidien Le Matin, que dirigeait Mohamed Benchicou depuis 1991, il semblait plus facile pour les autorit�s alg�riennes de pervertir leur volont� de musellement d'un journal en r�pression d'un d�lit de droit commun. C'est pourquoi elles ont mis tout leur machiav�lisme � tenter de faire passer un journaliste libre pour un d�linquant �conomique. Dans la r�alit�, cette t�che s'est r�v�l�e plus ardue que pr�vue. Nous en voulons pour preuve la mobilisation pour demander la lib�ration de Mohamed Benchicou qui, loin de s'�tioler, ne cesse de s'�toffer et ce, alors qu'il est d�tenu depuis 9 mois � la prison d'El Harrach pr�s d'Alger. De nombreuses personnalit�s du monde de la politique, de la litt�rature, de la presse, de la culture se sont jointes et continuent � se joindre � nous pour d�noncer cet acte dictatorial qui n'honore pas ses auteurs. Pour emprisonner Mohamed Benchicou et faire taire son journal, les autorit�s alg�riennes l'accusent d'infraction � la l�gislation des changes sur la base de bons de caisses libell�s en dinars, d�livr�s par une banque alg�rienne et qui ne sont que des re�us. Ces bons de caisse ne constituent pas une infraction et aucun texte de loi n'en interdit la possession ni sur le territoire alg�rien ni en dehors. Les minist�res de l'Int�rieur et des Finances se sont charg�s de la sale besogne, � savoir de fabriquer de faux proc�s-verbaux et de faux t�moignages pour accabler Mohamed Benchicou. Une parodie de proc�s a fait le reste. En outre, et alors qu'il �tait plac� tout aussi abusivement depuis neuf mois sous contr�le judiciaire, Mohamed Benchicou est jug� coupable et incarc�r� au premier jugement sans possibilit� de recours. Le pr�sident de l'Observatoire alg�rien des droits de l'homme a d�nonc� cette incarc�ration abusive qui rappelle les m�thodes staliniennes, selon ses propres termes. Ainsi, � l'heure o� le pr�sident Bouteflika, � la recherche d'une aura internationale, initie la r�conciliation avec les islamistes et s'appr�te � d�cr�ter l'amnistie g�n�rale, un directeur de journal paye de la prison les choix �ditoriaux de son journal oppos� � la politique officielle. L'affaire de Mohamed Benchicou est aussi simple que cela. Nous portons � votre connaissance, par ailleurs, que Mohamed Benchicou partage sa cellule avec une cinquantaine de d�tenus. Qu'il est laiss� sans soins en d�pit de son �tat de sant� qui ne cesse de se d�t�riorer en raison d'une arthrose. Mais que de sa prison, il continue de nous donner une belle le�on de libert� et de dignit�. Son aura � lui est intacte. Nous sommes certains qu'apr�s nous avoir lu et pris connaissance de notre point de vue, vous en informerez vos lecteurs. Dans cette attente, nous vous prions de croire, Mesdames et Messieurs les directeurs de la publication, � l'expression de nos sentiments respectueux. Pour le collectif pour la libert� de la presse en Alg�rie Mme Fatiha Benchicou Le 28 f�vrier 2005" Vous pouvez envoyer vos messages de soutien � l'adresse suivante : [email protected] Vous pouvez visiter notre site www.libererbenchicou.com