Très solide, un embrayage tient en moyenne plus de 100 000 km. L'utilisation urbaine, à pleine charge, la traction de remorques ou de caravanes, voire la conduite dite «sportive» peuvent en abréger sensiblement la durée de vie. A contrario, une utilisation de l'auto exclusivement sur routes ou autoroutes peut prolonger la vie de l'embrayage de façon également très sensible (jusqu'à 180 000 ou 200 000 km). Lorsqu'il tombe en panne, il nécessite une lourde manutention puisqu'il faut démonter soit le moteur, soit la boîte de vitesses pour le remplacer... Il est conseillé de changer l'ensemble du système (disque, mécanisme, butée) en même temps. Le remplacement du disque uniquement peut entraîner des perturbations dans le fonctionnement de l'ensemble de l'embrayage. Un embrayage est constitué de trois parties bien distinctes : mécanisme, disque et butée. Chacune des pièces le composant peut défaillir. Le disque en s'usant prématurément (il tient généralement 100 000 km sur une essence, 150 000 sur un diesel), la butée en se grippant sur l'axe de boîte et le mécanisme en se brisant. Pour ce dernier élément, c'est généralement le ressort qui commande le mécanisme (le diaphragme), le plus sollicité, qui se casse en premier. Comment préserver votre embrayage ? Au feu rouge : Passez au point mort et lâchez la pédale d'embrayage. La garder enfoncée revient à fatiguer inutilement le mécanisme et à user prématurément l'ensemble du système. Sur la route : Conduisez votre pied gauche posé sur le repose-pieds et non en appui sur la pédale d'embrayage. Le très léger enfoncement de celle-ci suffit à faire patiner le disque. Au démarrage : Relâchez doucement la pédale d'embrayage. Un mouvement trop brusque crée des à-coups et une contrainte prononcés, susceptibles d'altérer en profondeur l'ensemble du système. Attention au lavage moteur ! Nettoyer à grand renfort de jets-pression son moteur comporte un risque pour l'embrayage. La butée, chargée d'eau, peut se gripper ou se bloquer sur l'axe de boîte de vitesses si celui-ci se couvre de salissures. Quant au disque, il peut recevoir du liquide graisseux ou huileux, rendant l'ensemble du système défectueux. Contrôler l'état de votre embrayage : Si vous voulez connaître l'état de votre embrayage, il est nécessaire d'effectuer quelques contrôles rapides. Contrôle 1 : moteur en marche, attendez une dizaine de minutes au point mort. Appuyez sur la pédale d'embrayage et enclenchez la marche arrière. L'opération doit se faire sans aucune difficulté et sans que la commande de boîte n'émette de grincement. Contrôle 2 : après un petit tour «d'échauffement», mettez votre auto au point mort. Serrez le frein à main. Enclenchez la quatrième ou la cinquième vitesse. Relâchez doucement l'embrayage. Si le moteur cale, c'est bon signe. En revanche, s'il continue à tourner, l'embrayage est bon à changer. Contrôle 3 : roulez tranquillement, en régime de croisière. Accélérez subitement, comme si vous vouliez effectuer un dépassement. Si le régime moteur augmente mais que la vitesse de l'auto reste stable, l'embrayage est hors service. Les symptômes de la fatigue sont faciles à détecter : Vous pouvez repérer les faiblesses de l'embrayage dans les conditions d'utilisation quotidienne. S'il «broute» au moment de lancer la voiture, cela traduit un problème de disque voilé. S'il patine (lors d'une accélération votre moteur s'emballe sans que la voiture modifie sa vitesse), c'est le disque et/ou le mécanisme qui est usé. S'il émet des sortes de «grognements» qui ne se calment que lorsque vous appuyez sur la pédale, c'est la butée qui est en train de gripper. Si les vitesses passent difficilement, ou avec un craquement, l'avarie peut provenir du disque, à moins que le mécanisme soit fatigué.