Connue sous le sobriquet de «Hecatampules», la cité aux cent portes de Caracalla à Salomon passant par Belizaire jusqu'à Genséric, c'était l'antique Thevest, aujourd'hui Tbessa. Sous l'appellation locale, Tébessa est devenue la ville aux mille dos-d'âne. Les dos-d'âne, apparemment c'est la seule chose que les élus locaux peuvent offrir aux citoyens actuellement pour les épargner bien sûr des fous du volant insouciants qui mettent en danger la vie de milliers de personnes surtout les écoliers. Mais le hic c'est que ces dos-d'âne sont mal confectionnés et très mal faits aussi inesthétiques et informes, leur implantation est livrée toujours à la précarité précisément aux agents contractuels des services de la commune qui les confectionnent à leur guise et suivant leur humeur. Sans contrôle préalable et définitif de la structure de l'urbanisme ou autre, malgré l'existence d'une réglementation régissant l'autorisation de l'implantation, la pose et la conception des ralentisseurs de la vitesse des automobiles dans les milieux urbains. Dans les quartiers populeux de la ville de Tébessa, la mise en place des ralentisseurs de fortune se fait par les citoyens eux-mêmes. C'est au su et au vu de tout le monde qu'on trouve des petits, des grands, des hauts, des bas, ils sont très dangereux pour les usagers et surtout les automobilistes qui fréquentent ces endroits. Ils sont tellement médiocres et mal conçus que les voitures après leur passage laissent parfois des traces de leur carrosserie. A Tébessa, la pose des dos-d'âne devant chaque pâté de maisons, dans chaque rue de la ville, est perpétuellement renouvelable surtout avant la visite des hauts responsables, ministres, officiers de l'armée et autres. En effet, tous les dos-d'âne fraîchement posés seront arrachés d'une façon anarchique la veille de la visite, et juste après le passage du cortège officiel c'est à refaire et, depuis, le citoyen tébessi a développé un réflexe conditionnel envers ce genre de manœuvre qu'à chaque fois que les dos-d'âne disparaissent des artères principales, c'est l'annonce d'une visite officielle d'un haut responsable. Ce qui est incompréhensible devant ce décor infernal dans une cité antique, historique et révolutionnaire.