Les rumeurs sur le projet de la réforme du bac n'auront, encore une fois, aucun effet sur la détermination de la ministre de l'Education nationale. D'un ton sec et direct, Nouria Benghabrit appelle ses détracteurs à ne pas instrumentaliser l'école à des fins politiques et personnelles. L'agenda des élections législatives prochaines, affirme-t-elle, serait derrière ces attaques «infondées». Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - La ministre de l'Education semble s'être habituée aux rumeurs et aux nombreuses attaques dont elle fait l'objet depuis son installation. Ce n'est donc pas la dernière en date sur le projet de la réforme du baccalauréat qui risque d'entacher sa volonté d'aller jusqu'au bout de ses réformes. Jeudi, alors qu'elle réunissait les directeurs de l'éducation des 48 wilayas pour donner ses dernières orientations avant la rentrée scolaire du 4 septembre prochain, Benghabrit qui a été la cible des islamistes pendant tout l'été, l'accusant de vouloir supprimer la matière de l'éducation islamique dans le programme de la troisième année secondaire, a tenu à démasquer les intentions de ses détracteurs devant l'opinion publique. La course aux élections législatives prochaines serait, estime Benghabrit, derrière ces innombrables attaques infondées. Cependant, dit-elle, «si les ambitions de certains sont légitimes, il est malheureux de constater l'utilisation de l'école comme un moyen pour concrétiser des objectifs personnels». D'ailleurs, la ministre de l'Education dit s'attendre à de nouvelles attaques contre la réforme de l'école. «On s'attend à d'autres rumeurs et à de fausses informations remettant en cause le travail accompli par le ministère de l'Education concernant la réforme d'autant plus que l'année 2017 sera marquée par des échéances politiques où certains tentent d'instrumentaliser l'école à leurs propres fins», a indiqué Nouria Benghabrit lors de sa première sortie médiatique de la rentrée. Cependant, pour la ministre de l'Education, l'école doit être au-dessus de toute considération. Car, dit-elle, il s'agit d'un pari sociétal où le défi est d'arriver à avoir une école stable et de qualité. La ministre de l'Education tient, cependant, à ce que les rangs se resserrent pour l'intérêt de l'élève. «Il est urgent de nous rassembler tous quel que soit notre niveau d'intervention autour d'un objectif commun, celui de placer l'intérêt de l'apprenant au-dessus de toute autre considération, il y va du progrès de notre patrie» a-t-elle soutenu. Aucune matière ne sera exclue dans les épreuves du bac La ministre de l'Education nationale a, une fois de plus, réaffirmé la non-annulation de l'éducation islamique dans les épreuves du baccalauréat et qu'aucune autre matière ne sera exclue des épreuves. La rumeur sur cette question, a-t-elle assuré, est «infondée». D'ailleurs, souligne-t-elle, cette question n'a jamais été évoquée par le ministère avec les partenaires sociaux. Elle a précisé que les points examinés avec les partenaires sociaux concernant l'examen du baccalauréat, portaient principalement sur la non-annulation d'aucune matière, le mode d'évaluation continue, la réduction des jours d'examen et l'application progressive des propositions. Ces propositions, a-t-elle ajouté, «seront réexaminées suite à des observations soulevées lors du conseil du gouvernement avant de les soumettre par la suite au Conseil des ministres». Pour ce qui concerne les programmes de deuxième génération qui vont entrer en vigueur à partir de la prochaine rentrée scolaire, la ministre a également démenti tout retard dans le contenu qui a été révisé en 2009 et dont les objectifs avaient été présentés lors de la conférence nationale sur la réforme du secteur tenue en juillet 2015. «Les améliorations apportées aux programmes n'opéreront aucune modification profonde dans le secteur de l'éducation», a précisé la première responsable du secteur. Réunion mardi avec les partenaires sociaux Après les directeurs de l'éducation, la ministre de l'Education compte réunir mardi prochain les partenaires sociaux. Les deux parties vont revoir ensemble les derniers points de la rentrée scolaire ainsi que l'épineux dossier de la retraite. En effet, les syndicats autonomes du secteur qui ont constitué un front commun avec dix-huit autres syndicats de différents secteurs menacent de déclencher un mouvement de protestation à la rentrée sociale en raison de la suppression de la retraite anticipée.