La capitale de Saoura célèbre depuis hier, vendredi, la 10e édition du Festival national de la musique diwane, un événement incontournable et très attendu par le public de Béchar,et qui sera marqué par la prédominance des troupes de l'Ouest algérien. Prévue initialement au mois de mai dernier, cette édition a été repoussée à septembre (du 2 au 6) en raison de la réorganisation des festivals décidée par le ministère de la Culture. Cette édition qui accueille 12 troupes traditionnelles en compétition, au lieu des 15 habituellement, se signale, déjà, par l'absence de plusieurs maîtres reconnus du diwan et par une réduction de la durée du festival. Elle se distingue aussi par une dominance des diwan de l'ouest de l'Algérie qui se sont taillé, à l'occasion, la part du lion avec sept troupes en lice dont Tourath Gnawa d'Oran, Ahl Diwan de Mascara, ou encore Ouled Sidi Blel de Relizane. La région Nord-Sahara est représentée dans la compétition par Dendoun Sidi Blel de Ghardaïa et Hna Mselmine de Naâma, tous deux primés en 2013, aux côtés de la troupe Banga de Ouargla et la troupe de l'école de Kenadsa (Béchar). Le diwane au féminin est également à l'honneur, mais hors compétition, avec la participation de Hasna El-Bécharia et Nora Gnawa au festival, alors que les lauréats des précédentes éditions, d'habitude programmés, sont absents. Le festival qui produira des troupes locales et deux groupes de la scène oranaise, Démocratoz et Les Jaristes, se déroule cette année au complexe sportif 18-Février, un autre changement intervenu dans l'organisation. Dans son volet académique, le festival reviendra encore une fois sur «La musique en tant que facteur de développement», à travers des conférences animées par des universitaires et des journalistes. Alors que des projets de résidence de création artistique et des formations au profit d'associations culturelles étaient au départ inscrites au menu et que la participation des lauréats des précédentes éditions était prévue pour marquer les dix ans d'existence du festival, les organisateurs se sont vu «contraints de limiter le programme aux spectacles et conférences, pour ne pas dépasser le budget de 10 millions de dinars alloué au festival», explique son commissaire, Hamdani Ammari. Selon les organisateurs, toutes les demandes de sponsoring sont restées sans réponse, les obligeant à baisser considérablement le cachet des participants et la dotation des prix. A partir de 2016, le Festival national de la musique diwane passera à une programmation biennale, en alternance avec le Festival international de musique diwane d'Alger dont la prochaine édition est fixée à 2017.