Onze ans sont pass�s depuis le fatidique 5 mars 1994, jour o� furent assassin�s par des terroristes int�gristes Ahmed Asselah, directeur de l'Ecole sup�rieure des beaux-arts d'Alger, et son fils Rabah, dans l'enceinte m�me de l'�tablissement qu'il dirigeait. A la m�moire de ces deux martyrs de la d�mocratie et de la modernit�, une c�r�monie de recueillement a �t� organis�e hier � l'�cole en pr�sence de nombreux amis et proches. Au cours de cet hommage le quatuor alg�ro-russe Vlado jouera des morceaux de musique universelle. "Une musique triste pour donner une ambiance de m�moire et de recueillement", confie la violoniste Mme Vera A�t Tahar. "Une musique de Beethoven, Piazzola et Tcha�kovski qui rappelle que la vie est un combat perp�tuel", souligne la violoniste qui �tait accompagn�e de Mme Marguerite Doulache � l'accord�on, M. Rachid A�t Tahar au violoncelle et M. Mokhtar Doulache � la fl�te. Ahmed Asselah est n� le 6 ao�t 1940 � Ighil- Imoula, da�ra des Ouadhias dans la wilaya de Tizi- Ouzou. Il passa toute son enfance et son adolescence au quartier du Hamma � Alger jusqu'� sa mort. De 1946 � 1951, il fr�quenta l'�cole primaire du stade municipal (20-Ao�t actuellement), pour entrer au lyc�e du Champ-de-Manoeuvres (1er-Mai) o� il fut admis en 1952. Il y resta jusqu'en classe de seconde. Il dut arr�ter ses �tudes en m�me temps que ses deux fr�res Rabah et Slimane pour rejoindre le maquis � la suite de la gr�ve des �tudiants de 1956. Il servira d'agent de liaison dans la lutte pour la Lib�ration nationale. Plus tard, Ahmed fit des �tudes pendant deux ans, dans un Centre de formation administrative o� il acquit le niveau du baccalaur�at. Apr�s l'ind�pendance, il voulut entreprendre des �tudes universitaires � l'Institut de sciences politiques et administratives, il y renon�a apr�s quelques mois en raison de ses responsabilit�s familiales. Apr�s avoir exerc� diverses fonctions dans l'administration d�s 1962, Ahmed Asselah s'est mis au service du minist�re de l'Information et de la Culture (MIC) � partir de 1968, prenant notamment une part tr�s active � la pr�paration et au d�roulement du Festival Panafricain de 1969 en tant que pr�sident de la commission accueil, protocole et h�bergement. Journaliste � la radiodiffusion et � la t�l�vision, Ahmed fut d�tach� pendant un certain temps comme charg� de mission aupr�s du minist�re de la Formation professionnelle. Il r�int�gra ensuite le MIC pour assurer les fonctions de secr�taire g�n�ral puis de directeur de l'Institut national de musique. Il fut aussi administrateur de la troupe th��trale de Kateb Yacine durant une p�riode de cinq ans, animant la troupe dite "Th��tre de la mer". Ahmed Asselah fut nomm� directeur de l'Ecole nationale des beaux-arts au d�but des ann�es 1980. Remarqu� pour son savoir-faire, il a �t� promu au rang de directeur de l'Ecole sup�rieure des beaux-arts sous son impulsion en 1985. Ahmed Asselah a appartenu � une lign�e de grands patriotes dont Hocine Asselah. Son fils Rabah-Salim n'avait que 23 ans lorsqu'il fut assassin� au moment o� il portait secours � son p�re.