Alger abritera du 26 au 28 septembre le Forum international de l'énergie. En marge de la manifestation, se tiendra la réunion informelle des producteurs de brut qui nourrit plein d'espoir. Si la tendance actuelle des prix n'est pas favorable, celle à long terme est certainement haussière. Naouel Boukir - Alger (Le Soir) - L'expert pétrolier, Mourad Preure, est ferme dans ses prévisions pour 2020-2021. Pour lui, «c'est une évidence» que les prix du brut sont orientés vers la hausse à long terme. Ceci, en évoquant même l'hypothèse d'un «choc haussier». La crise énergétique actuelle ne peut être durable puisque le marché pétrolier est cyclique par essence. Mais il ne s'agit pas là du principal argument explicatif de la future tendance. Effectivement, les facteurs dits de court terme, maintenant les prix à un niveau bas, sont «en cours d'épuisement», a précisé l'expert. D'une part, l'excédent de l'offre mondiale n'est plus au-delà de la barre des 2 millions barils par jours (mbl/j). Il est aujourd'hui en dessous de 1.3 mbl/j, selon l'expert, qui affirme que ce chiffre est orienté vers une décroissance. Parallèlement, «la production américaine n'est pas en mesure de peser sur le long terme puisque ses réserves de brut sont quatre fois moins importantes que celles de l'Algérie», a-t-il précisé. Rajoutant à cela, la consommation pétrolière des pays émergents qui prend une tendance croissante de par leur développement économique. M. Preure rappelle que les transports, à eux seuls, consomment près de 90% de la production mondiale de pétrole. Or, de plus en plus de Chinois et d'Indiens, comptabilisés en milliards, achètent des véhicules, ce qui représente un potentiel énorme. S'étant prononcé sur des prévisions plutôt optimistes, Mourad Preure demeure sceptique quant aux retombées de la prochaine réunion informelle de l'Opep. Se joignant à l'avis des autres experts, il confirme que «l'Organisation ne contrôle plus le marché pétrolier» puisque «le paradigme pétrolier actuel n'est pas celui des années 1970», en raison notamment du pétrole et du gaz de schiste américains. Selon lui, cette conférence «ne peut pas être le cadre d'une éventuelle stabilité du marché pétrolier». Rajoutant que les positions sont aujourd'hui très divergentes et que l'influence énergétique et géopolitique des Etats-Unis est encore très pesante. Toutefois, il réaffirme que même les producteurs du brut ont plus confiance dans le long terme que le court terme, en citant l'Arabie Saoudite entre autres. Si la prochaine réunion informelle est susceptible de «faire avancer le débat», elle ne donnera certainement pas naissance à des décisions influentes pour autant.