Pour Abdelaziz Rahabi, il y a une crise de concept dans le discours politique dans le pays. Un discours qui ne fait que se sourcer dans la réflexion journalistique, l'aspect académique étant négligé. M. Kebci - Alger (Le Soir) Car, argumentait l'ancien ministre de la Communication, qui animait, hier, l'ultime conférence thématique de l'opposition consacrée à «la transition démocratique et la réalité des libertés» dans le pays, le concept à lui seul suffit pour «deviner les objectifs des porteurs de ce projet de transition démocratique». S'agit-il d'une rupture avec l'ancien régime surtout que bien d'expériences ont échoué du fait que les peuples ont éprouvé bien des nostalgies à l'égard de leurs anciens dirigeants ?, s'interrogera-t-il fort-à-propos. Ceci au moment où, fera-t-il remarquer, des modèles de transition démocratique ont été émaillés de violences. Pour l'ancien diplomate qui a eu à vivre de l'intérieur certaines de ces expériences pour avoir été ambassadeur, entre autres en Espagne et en Amérique latine, «rares ont été les expériences de transition démocratique qui ont été menées sereinement et pacifiquement». Des cas rares comme ceux de l'Espagne où la mort de l'ex-dictateur Franco a ouvert la voie à une transition démocratique menée en seulement six mois. Et de démentir le postulat selon lequel la décadence économique avec ses corollaires : mal-vivre, cherté de la vie, inflation, chômage, et tutti quanti, est le «catalyseur des transitions démocratiques». «La transition démocratique est compatible avec la prospérité économique» pour peu que «la conscience politique élevée chez le citoyen soit de mise», citant l'exemple sud-coréen. Bien au contraire, «la sortie du sous-développement ne peut se concevoir sous l'ère d'une dictature militaire» Pour Rahabi, la cadence de la transition démocratique dans le pays est molle, lui pour qui les jeunes, potentiels acteurs de cette option politique, «n'y croient pas» encore ou pas suffisamment. D'où, selon lui, l'impératif pour l'opposition dont il fait partie, de se doter «d'une documentation politique, une sorte de littérature politique. C'est, poursuivra-t-il, l'objectif assigné au conclave de l'opposition du 6 juin prochain. A noter que cette rencontre, la cinquième et la dernière d'un cycle retenu par la CLTD, s'est déroulée au siège national du mouvement Nahda auquel a été dévolue son organisation. Ceci faute d'une autorisation des services de la Wilaya d'Alger, un refus qui s'ajoute aux deux précédents qui ont été signifiés au FJD de Abdallah Djaballah et Jil Jadid de Soufiane Djillali. Seules les conférences organisées par le MSP et le RCD ont été tenues respectivement au Centre culturel Azzeddine-Medjoubi et au Cercle des anciens Moudhahidine, les demandes y afférentes déposées par les deux partis ayant reçu l'avis favorable des mêmes services administratifs. Un deux poids deux mesures que plus d'un n'arrive pas à expliquer.