La population s'indigne des malversations découvertes au sein du service public et revendique une plus grande rectitude morale dans la gestion des affaires publiques... Ces scandales renforcent le sentiment que l'intégrité n'est plus une valeur de base du service public et des élites administratives. La première démarche pour promouvoir une gestion éthique du service public consiste à définir la notion d'éthique et l'ensemble des pratiques et comportements qu'elle recouvre. Il s'agit ensuite de proposer des solutions pragmatiques pour introduire les principes éthiques à la base du mode de fonctionnement de l'administration publique et promouvoir une gestion réaliste des problèmes qui se posent aux fonctionnaires dans l'exercice de leurs fonctions. L'éthique dans le service public renvoie aux vertus qui constituent pour la population des règles inhérentes à la direction des affaires de l'Etat. Elle constitue un élément fondamental de la culture sociale et renvoie à un système de valeurs communes sur lesquelles il n'est pas admis de transiger. L'exigence d'éthique se décline comme l'obligation pour chacun de se conformer aux règles préalablement établies, dont certaines sont clairement énoncées, alors que d'autres sont à dégager de valeurs communes, selon le contexte et la position de chacun dans la société. En ce sens, l'éthique ne se limite pas au respect des lois. Elle s'étend à un ensemble de comportements à forte connotation morale. Il n'est guère contesté que l'éthique doit être à la base du fonctionnement du service public. Pour maintenir et encourager efficacement un haut niveau d'éthique dans le secteur public, les efforts doivent être déployés dans le cadre d'un système global et cohérent. Perte de confiance du public envers l'administration Il a été prouvé, dans de nombreuses études partout dans le monde, que les scandales de corruption publiés dans la presse minent la confiance du public envers l'administration. Encore faudrait-il que gouvernants et gouvernés soient convaincus de la nécessité de placer les règles d'éthique à la base du fonctionnement du service public, ce qui est encore très loin d'être le cas en Algérie. Les comportements malhonnêtes peuvent découler autant de l'incompréhension des règles éthiques, de perceptions erronées des bonnes pratiques que de comportements délibérément déviants. La plupart des personnes s'estiment honnêtes et souhaitent être respectées pour leur intégrité. Ce postulat constitue le point de départ d'un système de gestion basé sur l'éthique. L'édification d'un tel système est préférable au recours systématique à la coercition. Un service public motivé est bien évidemment préférable à un service public géré par la peur, au sein duquel toute initiative personnelle, même bien intentionnée, peut entraîner investigations ou censure.