De retour au CRB après une bonne saison durant laquelle le CRB avait terminé troisième ex æquo, Alain Michel qui a succédé à Fouad Bouali a vite fait de redonner le goût de la victoire à un Chabab qui s'est imposé à Tadjenanet et espère refaire le même coup à Béjaïa face au MOB aujourd'hui en match retard. Rencontre avec un entraîneur revenu en sauveur. Le Soir d'Algérie : De retour au CRB, comment avez-vous trouvé cette équipe que vous aviez drivée la saison dernière ? Alain Michel : J'ai retrouvé une équipe qui s'était un peu endormie et qui avait oublié que les rencontres de championnat sont un combat permanent. Et pourtant l'effectif n'a pas tellement changé. Le problème ne se situait pas au niveau de l'effectif mais au niveau de l'animation globale du jeu. Il fallait retrouver de la dynamique et de la confiance avec une vision de marche en avant. L'équipe était dans le doute mais avec votre arrivée, elle remporte une victoire à l'extérieur à Tadjenanet où l'USMA n'a fait qu'un nul. Quelle est votre recette ? En quelques jours, on ne peut pas tout changer, mais on peut retrouver une certaine dynamique et croire davantage en ses possibilités. l'important c'est le travail quotidien en harmonie avec tous les membres du staff technique. Il y a des recettes bien sûr, mais je ne vais pas vous les exposer en entier. Vous avez titularisé Salhi face au DRBT et relégué Boukacem sur le banc, alors qu'il n'avait pas démérité lors des premières journées. Pourquoi ce choix ? Ecoutez, déjà la saison dernière, on me disait pourquoi Boukacem n'était pas préféré à Asselah. Cela a un peu déstablisé l'équipe d'ailleurs chez les gardiens, il y a toujours un n°1 et un n° 2. Aujourd'hui, pour moi Salhi est le premier gardien titulaire et Boukacem, le deuxième. C'est comme ça, c'est à la fois juste et injuste mais c'est un choix et il faut l'accepter. Un choix difficile ? C'est toujours difficile de choisir, mais si à chaque match on se demande s'il faut changer de gardien, d'attaquant ou de coach, alors il n'y a plus d'équipe. Ce serait du n'importe quoi. Et changer un gardien qui avait brillé, ce n'est pas un peu du n'importe quoi ? Il faut savoir mettre de la logique. Salhi était blessé, puis il est revenu petit à petit. Bon, il n'a pas pu démarrer la saison avec l'équipe et les défenseurs et on a attendu le moment opportun pour le titulariser parce qu'il est le numéro un. Au détriment de Boukacem qui est l'éternel numéro deux ? Dans ce pays, je constate qu'on n'aime pas dire la vérité. On fait semblant. Il y a des gens qui disent qu'untel est mon pote je vais l'aider, sans tenir compte des valeurs. Par exemple, l'axe central est composé de Cherfaoui et de Naâmani, cela ne veut pas dire que Khoudi est un mauvais défenseur. C'est le premier remplaçant. Il y a des valeurs et il faut les dire aux joueurs. Ce sont des choix logiques. Autre exemple, quand Draoui reviendra, même si Bouchama et Tariket ont fait un excellent travail, je mettrai Draoui à la place de Tariket parce qu'il a des qualités plus offensives et que ça nous permettra d'aller plus de l'avant avec le ballon. Alors, cessons de mettre de la polémique là où il n'y en a pas. Ce samedi, vous avez encore un déplacement à Béjaïa pour affronter le MOB qui prépare sa finale de la Coupe de la CAF. On va essayer de faire un coup à Béjaïa. C'est tout de même formidable ce qu'ont fait les Béjaouis. Le club a perdu ses meilleurs joueurs à l'intersaison et grâce au travail et à l'esprit conquérant, le voilà en finale. C'est merveilleux. Cela veut dire que le championnat algérien n'est pas aussi faible qu'on le pense ou alors c'est le niveau africain qui a régressé. En tout cas, on va essayer de poser autant de problèmes au MOB qu'à Tadjenanet. La saison dernière, le CRB avait terminé 4e sous votre houlette. Est-ce qu'on vous a demandé de faire mieux cette fois-ci ? On ne m'a rien demandé, mais cela ne sert à rien de dire qu'on veut un titre. Pour moi, l'important c'est d'abord d'être dans le premier tiers du tableau, sans cela ça devient invivable. Pourquoi invivable ? L'année dernière, on nous a saboté notre saison alors qu'on faisait un excellent parcours. Mais qui vous a saboté ? L'environnement du club et c'est pour cela que j'avais décidé de partir parce qu'on réussissait le meilleur parcours du club depuis 15 ans et voilà que des déstabilisateurs nous massacrent. Admettons que cette saison personne ne vous met les bâtons dans les roues, est-ce que vous pourriez jouer le titre ? Ce serait indécent de parler de titre maintenant. Il y a encore du travail. Il faut remettre l'équipe sur une dynamique de la victoire. Si on gagne cinq matchs de suite, on y pensera. Ce dimanche, l'Algérie affronte le Cameroun. Asselah que vous connaissez bien peut-il détrôner M'bolhi ? Asselah est un bon gardien, expérimenté, qui a l'expérience du championnat algérien, mais au niveau international, il n'a pas été promu. On revient au même problème. Si la monarchie a tenu c'est par qu'il y avait un roi et personne ne pouvait prendre sa place. C'est la même chose pour les gardiens. M'bolhi est le numéro un et il surfe sur l'excellente Coupe du monde qu'il avait réalisée. Bon, il n'arrive pas à trouver un club et c'est dommage pour lui, mais son statut n'enlève rien aux qualités d'un Asselah, Zemmamouche ou même Cédric. L'Algérie n'a jamais battu le Cameroun... Cette fois-ci, il faudra le battre pour bien démarrer les éliminatoires et je pense que l'Algérie peut le faire parce qu'elle a une équipe qui sait attaquer. Mais qui ne sait pas défendre... Je n'ai pas dit cela. Je constate simplement que l'Algérie a de grands attaquants devant, mais il y a moins de qualité derrière à part Ghoulem. Donc, à un moment donné, il faudra se poser la question pour trouver le bon équilibre.