Alain Michel, le coach du CR Belouizdad, effectue un excellent travail au sein des Rouge et Blanc qu'il a hissés à la septième place. Pourtant, après le nul contre la JS Saoura, certains supporters lui ont témoigné de l'ingratitude, ce qui l'a poussé à démissionner. Mais ce n'était qu'un faux départ, car il sera de retour ce vendredi. En attendant, voici ses impressions. Le Soir d'Algérie : Un nul à domicile face à la JSS qui vous empêche de glaner une place sur le podium... Alain Michel : C'est vrai, mais au départ, lors de mon arrivée au club, l'objectif était de remonter au classement et de s'extirper de la zone dangereuse. Aujourd'hui, le CRB est 7e. A cinq points du leader et à six points du premier relégable... Avec une victoire contre la JSS, on aurait pu accrocher une troisième place, mais bon, l'important, maintenant, c'est de réussir à se maintenir définitivement. Ensuite, moi ce qui m'intéresse, c'est de vivre des moments intenses. Je regrette qu'on n'ait pas vaincu la Saoura, parce qu'on aurait pu penser à autre chose que le maintien. C'est ce qui explique votre colère et votre déception ? Comme je viens de vous le dire, dans le football, je veux vivre des moments exaltants comme par exemple au match aller contre la JSS à Béchar où des supporters scandaient «allahouakbar, Alain Michel», ce qui veut dire que les huit mois que j'ai passés à la Saoura ont été très appréciés. Le Bosniaque Galin, recruté au mercato hivernal, ne semble pas avoir apporté un plus offensif. C'est le seul joueur que le CRB pouvait se permettre de recruter selon le rapport qualité-prix. Il est grand et peut-être qu'il peut apporter un plus dans le doamine aérien? Le problème, c'est qu'il a un jeu de tête moyen. Par contre, dans le jeu à terre, il est meilleur mais il lui faut tout de même un temps d'adaptation à un championnat algérien qu'il découvre pour la première fois. Malik Asselah a été appelé en sélection nationale par Gourcuff. C'est mérité? Il le mérite largement parce qu'il est en train d'effectuer une belle saison. Il a retrouvé sa confiance avec un très bon travail accompli avec Dekimèche, l'entraîneur des gardiens. Pensez-vous qu'il peut s'imposer en sélection où, derrière M'bolhi l'intouchable, la concurrence est rude ? J'ai eu l'occasion d'entraîner tous les gardiens actuels de la sélection, à part M'bolhi, bien sûr. Doukha, Cédric, Zemmamouche ont déjà évolué sous ma coupe. Vous êtes bien placé pour les comparer. D'un point de vue du potentiel athlétique, c'est Asselah qui a la plus grande envergure. Mais les autres sont excellents aussi. Zemma avait été superbe lors de l'année du titre avec le MC Alger. Cédric, que j'ai connu à Béjaïa, avait fait une formidable saison. Doukha est l'actuel n° 2 en sélection. Finalement, il y a un bon lot de gardiens de but et dommage que ce ne soit pas le cas des défenseurs centraux, autrement la sucession de Bougherra aurait été plus simple. Le prochain match du CRB, ce sera le grand derby face au MCA. Mais à huis clos à Bologhine et si vous perdez on criera encore au scandale du match arrangé. A priori, le huis clos peut être un avantage pour nous. On a déjà joué deux fois à huis clos et on a gagné, alors pourquoi pas une troisième ? Avec le MCA, vous avez gagné un titre et aujourd'hui, les Vert et Rouge risquent la relégation. Un commentaire ? A l'époque, on n'avait pas autant de moyens. Aujourd'hui, il y a une nouvelle gestion d'en haut avec de l'argent mais on a oublié la base, c'est-à-dire les supporters avec lesquels on a perdu le contact. Or, c'est tout ce peuple qui fait la force du MCA. Pour conclure, il paraît que les dirigeants belouizdadis tiennent à vous et vous ont proposé une prolongation de contrat ? Connaissant bien le football algérien, je peux vous dire qu'un contrat de deux ou trois ans ne veut rien dire. Certes, je veux bien travailler à long terme en Algérie, mais sur un vrai projet sportif.