La ministre de l'Education nationale a réuni les syndicats de son secteur et les associations des parents d'élèves lors d'un atelier d'information sur le dossier de la retraite. Nouria Benghabrit a pris cette initiative pour calmer les esprits de la corporation qui a rejoint le mouvement de protestation prévu les 17 et 18 octobre prochains sur la suppression de la retraite anticipée. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - La ministre de l'Education nationale a tenté de rassurer les syndicats autonomes et éviter une perturbation dans son secteur. Ces derniers ont déjà déposé un préavis de grève auprès de leur tutelle pour un arrêt de deux jours. Le motif de la protestation n'est pas lié, cependant, à un bras de fer avec le ministère de l'Education. Ces neuf syndicats ont simplement rejoint les différents syndicats des autres secteurs qui protestent contre l'annulation des retraites anticipée et proportionnelle. Nouria Benghabrit a donc pris l'initiative de réunir les parties concernées, syndicats, associations des parents d'élèves, DG de la CNR et cadres du ministère du Travail, pour éclaircir les choses à la corporation. C'était l'occasion, explique le ministère de l'Education sur sa page Facebook, de permettre au partenaire social de poser toutes ses préoccupations et lever toutes les ambiguïtés autour du dossier de la retraite. La ministre de l'Education a ainsi rassuré que la pension de retraite des enseignants est calculée sur la base des cinq dernières années et non pas sur la base des dix dernières années de travail comme cela circule et que la prime de rendement est également comptabilisée dans la pension de retraite. Les syndicats ont aussi appris que seule la retraite proportionnelle est supprimée, la retraite après 32 ans de service sera toujours de vigueur, ont expliqué les cadres du ministère du Travail. Le maintien de la retraite proportionnelle, a explique le DG de la CNR, entraînera un sérieux préjudice pour les équilibres financiers de la CNR. Plus de 52% du nombre total de pensions de retraites directes, dit-il, sont servies aux retraités avant l'âge de 60 ans, soit une charge financière annuelle de plus de 405 milliards de dinars. Meziane Meriane, coordonnateur du Snapest, estime que l'abrogation de l'ordonnance 97/13 relative à la retraite proportionnelle et sans condition d'âge, instituée en 1997 dans le cadre du programme d'ajustement structurel, vise, une nouvelle fois, à une compression d'effectifs indirectement. «Puisque la CNR est en difficulté financière, comment pourra-t-elle remplacer l'effectif qui va partir à la retraite ?» s'interroge le syndicaliste qui parle de cafouillage. Selon lui, si l'Etat veut renflouer les caisses de la Sécurité sociale, il n'a qu'à s'attaquer au marché de l'informel. Plus de 60 000 fonctionnaires, dit-il, ont déjà déposé leurs dossiers de retraite et les enseignants constituent le plus grand nombre. Selon Meziane Meriane, la ministre de l'Education «a fait ce qu'elle devait faire». Cependant, l'initiative de la ministre de l'Education ne suffira pas désormais pour dissuader les enseignants de leur démarche puisque le dossier ne dépend pas de ses prérogatives.