Le mouvement de grève de l'Intersyndicale a encore mobilisé du monde autour de lui hier, au deuxième et dernier jour du débrayage. Les initiateurs du mouvement se félicitent du suivi de la grève et comptent revenir à la protestation les 24 et 25 octobre prochains. L'Intersyndicale se réunira au bout de ces deux jours pour décider de la suite à donner au mouvement qui revendique le maintien de la retraite anticipée et sans condition d'âge. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Hier encore les syndicats autonomes ont réussi leur pari. Le mot d'ordre de grève a été suivi différemment d'un secteur à un autre mais avec des taux en hausse par rapport au premier jour dans tous les secteurs concernés. Les syndicats autonomes du secteur de l'éducation ont, une fois encore, prouvé qu'ils peuvent mobiliser la corporation. Le taux de suivi du débrayage dans ce secteur a été hier de 76,30%, selon les données fournies par la cellule de suivi de la grève. Les différents représentants des seize syndicats, réunis au sein d'une intersyndicale, ont pris le siège de l'Unpef (Union nationale du personnel de l'éducation et de la formation), sis à la Place du 1er-Mai, comme quartier général pour faire le suivi de la protestation. Ces syndicats étaient en alerte tout au long de ces deux jours pour accueillir, regrouper, analyser les taux de suivi dans différentes wilayas. Le secteur de la santé a aussi été paralysé par le mouvement des deux syndicats des paramédicaux et des praticiens généralistes. Le taux de suivi qui était de 72% au premier jour a atteint les 75% hier. Le secteur de la formation professionnelle a été paralysé avec un taux de suivi de la grève de 48%. Les vétérinaires ont répondu à l'appel à 79%. Pour l'administration, les fonctionnaires des APC ont suivi le mouvement à 70% et ceux de l'enseignement supérieur à 40%. «Le mouvement a été une réussite historique en dépit de la politique d'intimidation et de menaces auxquelles les grévistes ont fait face», a dénoncé l'Intersyndicale dans un communiqué. Cette dernière dénonce aussi la politique «de la sourde oreille» du Premier ministre et appelle les représentants du peuple à soutenir les revendications des travailleurs. Le gouvernement de son côté tente visiblement de casser le mouvement. Lyès Merabet président du Syndicat national des praticiens de santé publique s'interroge sur les intentions de la commission santé de l'APN. Le syndicat qui a reçu une invitation pour se réunir hier avec les membres de cette commission s'est étonné, une fois sur place, de trouver d'autres représentants des praticiens généralistes». «Nous étions conviés par la commission santé de l'PAN ce matin (hier NDLR) mais nous avons d'autres interlocuteurs qui parlementent au nom des médecins généralistes ainsi que le syndicat des praticiens spécialistes qui n'est même pas concerné par cette grève», a souligné le Dr Merabet. Retour à la normale, dès aujourd'hui dans les secteurs ayant participé à ce mouvement. L'Intersyndicale, qui regroupe seize syndicats de différents secteurs et qui revendique le maintien de la retraite anticipée et sans condition d'âge, la participation au nouveau code du travail et la préservation du pouvoir d'achat des travailleurs, compte reprendre la protestation dès la semaine prochaine, les 24 et 25 octobre. Au bout de ces deux jours, les syndicats autonomes décideront de la nouvelle forme à donner à la protestation. S. A. SUITE AUX PROMESSES DU MINISTRE DE LA SANTE Les paramédicaux risquent de se retirer du mouvement de protestation Le ministre de la Santé a reçu, lundi soir, le Syndicat algérien des paramédicaux, en grève. Abdelmalek Boudiaf a ainsi pris un engagement pour intervenir auprès du Premier ministre et permettre à cette corporation d'intégrer la commission chargée de l'élaboration des nouveaux projets de loi relatifs au secteur et classer cette corporation parmi les métiers pénibles. Le président du syndicat, Lounès Ghachi, qui se félicite de l'ouverture des portes du dialogue avec la tutelle, a indiqué que le syndicat réunira samedi prochain son Conseil national pour décider de la poursuite ou non de la grève avec l'Intersyndicale.