Les taux de participation communiqués par les quinze syndicats autonomes impliqués dans ce mouvement de protestation varient entre 75% et 80%. Ils ont été démentis hier par le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed El-Ghazi, lors du regroupement des directeurs d'agences Cnas. Naouel Boukir - Alger (Le Soir) - La participation à la grève des syndicats autonomes contre la suppression de la retraite anticipée n'a pas réellement eu le succès que ces derniers ont revendiqué. Les pouvoirs publics ont estimé le taux de participation, tous secteurs confondus, à 9,24% pour ce qui est du premier jour de grève, 17 octobre. Détaillant les composantes de cette donnée, M. El-Ghazi a précisé que pour ce qui est du secteur de l'éducation, ce taux n'a pas dépassé les 16,63% avec 21% concernant les enseignants ; tandis que la collaboration du corps commun était de 5,5%. Quant à la santé, elle a enregistré une participation minime évaluée à 3,79%. L'apport des collectivités locales a été dérisoire, à peine à 0,16%. Le ministre du Travail a indiqué, dans ce sens, que l'abrogation de la retraite anticipée est «toujours en cours de traitement au niveau de l'APN». Ceci en insistant sur «la nécessité d'aller vers cette réforme-là pour assurer l'ordre social», a-t-il soutenu. La retraite anticipée n'est pas un acquis social Revenant sur le caractère historique de cette disposition, M. El-Ghazi rappelle que la retraite anticipée n'est pas issue d'une quelconque lutte sociale mais constitue «l'une des mesures dictées par le Fonds monétaire international (FMI), comprises dans le programme d'ajustement structurel, imposé en 1997». Conséquemment, il ne s'agit pas initialement d'un acquis social mais d'une mesure restrictive. Par contre, ce qui représente incontestablement un véritable acquis social est «la garantie des 32 ans de cotisation et d'une retraite comprenant 80% du salaire», a-t-il soutenu en assurant leur maintien. Par ailleurs, le maintien de la retraite anticipée aggraverait sensiblement le déficit dont souffre aujourd'hui la CNR. Ce qui risque de mener celle-ci vers «la faillite dans un intervalle de cinq à six ans», a prévenu le ministre de tutelle. Toutefois, la retraite anticipée sera sauvegardée pour «les métiers de haute pénibilité qui sont en cours d'étude avec l'UGTA», a-t-il rajouté, en précisant qu'un décret exécutif les déterminant sera émis une fois que la loi sur l'abrogation de la retraite anticipée sera passée.