Par Malika Boussouf [email protected] Il est des jours comme ça où lorsque la diaspora algérienne est invitée à des journées qui lui sont consacrées au pays, il s'en trouve toujours quelques-uns, en son sein, qui, écartés de l'initiative, sont mis à la marge pour avoir peut-être un jour osé dire vertement leur désaccord avec certaines pratiques douteuses devenues monnaie courante. On pourrait affirmer pour ne pas s'attirer les foudres de voix qui comptent, que notre intelligence basée à l'extérieure étant trop importante, il est impossible d'accueillir tout le monde à la fois. On n'avouera jamais à ceux dont on estime en haut lieu qu'ils feraient tache dans un paysage que l'on voudrait uni sous un emblème fait d'obéissance qu'ils ne sont pas les bienvenus ! Ceux qui se sentent méprisés contestent les critères qui président au choix «injuste». C'est là que l'on se demande s'il n'existerait pas une liste noire, régulièrement alimentée et mise à jour par des gardiens du temple autoproclamés. Ce billet n'a pas vocation à justifier l'attitude sectaire des institutions qui décident de l'éligibilité de certains au voyage et de l'éviction d'autres pour des raisons que l'on se gardera bien de rendre publiques. Je voulais, parce que je vis en Algérie et que je ne considère pas ceux qui ont décidé un jour d'aller s'épanouir ailleurs comme perdus pour le pays qui les a vu naître, dire combien je rejoins leur indignation quand des voix, malintentionnées, tranchent en faveur de leur absence à une rencontre où leur présence serait pourtant indispensable. Comment ne pas s'attacher l'éclairage indispensable de ceux qui comprennent leur déplacement comme un moyen important d'échanger au profit du pays ? La solidarité des Algériens à l'égard des leurs n'est plus à démontrer, comme est connu ce déchirement dû à la transplantation qui fait que l'on éprouve davantage le besoin de donner. Sans doute, pour rappeler que l'on sera toujours là en cas d'absolue nécessité. Je n'en connais pas vraiment qui ne soient pas profondément attachés à leurs origines, même si l'histoire de chacun justifie que l'on ait le droit de tracer les contours que l'on veut à sa vie.