La Sonatrach tourne la page de Technip dont le contrat portant sur le projet de réhabilitation de la raffinerie d'Alger. C'est la société chinoise CPECC Chine qui a remporté la nouvelle consultation lancée après la résiliation du contrat de Technip. Younès Djama - Alger (Le Soir) - Le différend commercial entre la compagnie nationale d'hydrocarbures et la société française est porté devant les juridictions compétentes en attendant le verdict. Selon le vice-président aval de Sonatrach, Akli Remini, qui intervenait hier lors la cérémonie de signature au siège de Sonatrach en présence du ministre de l'Energie, le contrat court sur une période 21 mois, le coût du contrat est estimé à 45,5 milliards de DA (420 millions d'euros environ). La société chinoise n'est pas à son premier contrat avec la Sonatrach avec laquelle elle a collaboré dans le projet de la raffinerie de Skikda mais aussi la raffinerie d'Adrar. Cette opération de réhabilitation s'inscrit dans le cadre d'un large programme de réhabilitation des raffineries dont une à Skikda est opérationnelle et une autre à Arzew (plus de 100% de production). Par ailleurs, Akli Remini a annoncé que quatre projets de réalisation de raffineries sont en cours, il s'agit des raffineries de Tiaret, Arzew, Hassi Messaoud et Biskra. Aussi, grâce à ce travail de réhabilitation des raffineries, la facture d'importation des produits pétroliers dérivés a été réduite pratiquement de moitié, s'est félicité M. Remini, précisant que la facture ne dépassera pas un milliard de DA à la fin de l'année en cours contre 2 à 3 milliards d'importations auparavant. L'autre stratégie adoptée par Sonatrach, selon Akli Remini, celle de convertir l'ensemble des matières premières en Algérie. L'objectif ultime étant d'arriver à zéro importation en produits pétroliers dérivés à l'horizon 2020, ajoute Akli Remini. A l'achèvement du projet, la capacité de production de la raffinerie d'Alger (Sidi R'zine) passera de 2,7 à 3,7 millions de tonnes annuellement, générant une capacité additionnelle estimée à 1,45 million de tonnes (essences et gasoil) et qui participera à réduire la facture d'importation de carburants. De son côté, le P-dg de la Sonatrach, Mohamed Amine Mazouzi, a déclaré que le projet de réhabilitation et d'adaptation des installations de la raffinerie d'Alger s'inscrit dans le cadre d'un vaste programme lancé par la Sonatrach pour la réhabilitation, la modernisation et l'augmentation des capacités des raffineries. La réalisation de ce programme a déjà vu la concrétisation de la réhabilitation de la raffinerie de Skikda et celle d'Arzew. C'est dans ce sillage, poursuit Mazouzi, que s'inscrit le contrat de réhabilitation de la raffinerie d'Alger. «Ce contrat vient traduire l'excellent rapport qu'entretient Sonatrach avec la compagnie Chinese National Petroleum Corporation (CNPC) dont CPECC est la filiale à 100%, dans la mesure où deux autres projets ont été réalisés avec succès par ce groupement pour le compte de la Sonatrach (raffinerie de condensat de Skikda et celle d'Adrar). Les deux compagnies ont signé en mars 2016 un accord-cadre de coopération stratégique. Le ministre de l'Energie, Noureddine Bouterfa, présent à la cérémonie, a qualifié ce contrat d'événement important pour le pays sachant que la consommation de carburants n'a pas cessé de croître ces dernières années, avec une facture d'importation qui s'élève à 4 millions de tonnes par an. Selon Bouterfa qui souligne le retard pris par ce projet à cause du partenaire français, la décision de résiliation du contrat n'a pas été facile à prendre pour la compagnie nationale, en raison du fait que le contrat était en cours d'exécution et que 95% des équipements ont été mis en place et une réalisation de plus de 55%, autant de facteurs qui ont rendu la décision de résiliation plus difficile. Le premier responsable du secteur salue, néanmoins, la diligence des responsables de la Sonatrach en vue d'assurer la continuité des travaux et en réussissant à attirer un repreneur, le tout dan un temps réduit. Le ministre a exhorté le partenaire chinois à se dépasser et à réduire le délai de réalisation de 21 à 15 mois, insistant sur l'impératif de le faire le «plus tôt possible».