Le ministre de l'Agriculture, Chelghoum Abdeslam, accompagné du wali et du P/APW, a effectué, jeudi, une visite d'inspection de plusieurs exploitations agricoles implantées principalement dans le secteur ouest de la wilaya, des exploitations agricoles dont la majorité relève du secteur privé qui activent dans la production des produits maraîchers, leur stockage sous froid, leur conditionnement et pour certaines qui ont tenté de timides exportations de la pomme de terre et de l'oignon. ,Il faut noter à ce sujet que selon l'exposé de M. Boudjemaâ, directeur des services agricoles, l'Etat a investi depuis l'année 2000, dans le cadre du FNDA, soit en 15 ans, quelque 15 milliards de DA de soutien pour le développement de différentes filières. Aujourd'hui, note le responsable du secteur, la plus-value dégagée tourne autour des 130 milliards de DA. Cependant, a relevé le ministre beaucoup reste à faire, notamment dans le domaine de la transformation du conditionnement et de l'exportation des productions excédentaires, surtout quand on sait que la wilaya de Aïn Defla à elle seule, a produit en 2015 près de 13 millions de quintaux de pomme de terre. Les producteurs de pomme de terre qui ont tenté de s'inscrire dans le créneau de l'exportation vers l'Espagne, la Grèce, les Emirats et le Qatar lui ont fait part de leur échec qui, selon eux, a fait que leurs produits ont subi des avaries dues à la durée considérable de l'acheminement à bord de bateaux de gros tonnage qui font du cabotage pour collecter du fret. A ce sujet, il leur a répondu : «Exporter s'apprend.... Au lieu de recourir à des bateaux de grand tonnage qui font tous les ports à la recherche de fret et qui mettent de grands délais de livraison, vous devez vous fédérer pour affréter des bateaux au tonnage en rapport avec les quantités à acheminer et qui n'auront que la destination ciblée, ainsi le temps de livraison sera considérablement réduit et les produits, arrivés à bon port ne seront pas avariés». L'envoyé du gouvernement a beaucoup insisté sur l'investissement dans le domaine de l'industrie agroalimentaire, l'excédent de la production offre des opportunités d'investissements industriels variés qui valoriseront cette production et constitueront de nouvelles richesses. Lors de la visite d'un centre de stockage sous froid, le ministre n'a pas manqué de manifester son désaveu sur la procédure : «Fini le temps des supercheries et des malversations auxquelles certains se livraient pour empocher des montants faramineux sur de fausses quantités stockées de par le fait que le devant des chambres froides était constitué d'un véritable mur de casiers superposés masquant le vide qui se trouve derrière ce "mur" et que le compte se résume à une simple et fausse opération de calcul qui sert de base au paiement déboursé par l'Etat pour de faux services», ajoutant «dorénavant des brigades de contrôles minutieux seront mises sur pied et de nouveaux cahiers des charges doivent être élaborés de telle façon que des fenêtres doivent être installées pour s'assurer que, effectivement, les quantités stockées soit calculées avec précision». Interrogé sur les tensions que subit la distribution du sachet de lait, le ministre s'est montré catégorique : «Nous avons réorganisé les circuits de distribution et nous déclarons solennellement que les quantités de poudre de lait distribuées aux transformateurs suffisent largement aux besoins de la consommation nationale, donc si le lait manque dans les circuits commerciaux, c'est que des quantités de poudre s'en vont ailleurs, nous en avons la certitude» A ce sujet, se faisant menaçant, il avertit : «nous œuvrons pour tirer cette histoire au clair et ceux qui se feront prendre le paieront très cher.» Le ministre a aussi noté le faible taux d'intégration du lait cru dans la production de lait conditionné, un taux de 25% chez un transformateur privé et de 7% seulement au niveau de Giplait surtout quand on sait que la production annuelle avoisine les 70 millions de litres de lait cru ce qui dénote d'une grande insuffisance du circuit et du dispositif de la collecte. Répondant à une question relative à la loi 10/03 portant sur le partenariat, loi qui n'a pas encore été suivie par une circulaire d'application, circulaire très attendue par les notaires entre autres dont l'effet attendu serait de préciser la fourchette du taux d'investissement de chacun des partenaires, M. Chelghoum Abdeslam dira : «En effet, cette circulaire est indispensable même que le texte de la loi est clair.... Cette circulaire est à l'étude, elle doit être très réfléchie pour protéger le patrimoine foncier de l'Etat et barrer la route aux aventuriers. Selon certains notaires que nous avons consultés, de par le manque de précision de cette loi, le partenaire privé peut s'investir jusqu'à 99%, ce qui serait une sorte de cession quasi-totale du patrimoine foncier agricole à la propriété privée. Pour ce qui est des cas de grippe aviaire détectés dans la région de Ghardaïa, le ministre s'est montré rassurant : «En effet, il a été constaté quelques cas, mais il s'agit d'oiseaux migrateurs de passage ; en collaboration avec le ministère de la Santé, nous avons mobilisé des équipes qui sont à pied d'œuvre et la situation est maîtrisée par les spécialistes.»