Pour le président de la commission nationale des mandataires de fruits et légumes, l'«affaire» de la pomme de terre est une pénurie provoquée. Il assure que les quantités du tubercule stockées pour la période de soudure n'ont pas été mises sur le marché. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - Hôte, hier, de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) à Alger, Mohamed Medjber, affirme que la pomme de terre des chambres froides n'est jamais entrée sur le marché de gros. Les quantités de pomme de terre stockées en juin et juillet derniers devaient permettre selon lui, de réguler le marché durant la période de soudure qui correspond aux mois d'octobre et novembre et stabiliser les prix. Toutefois, sur les 300 000 quintaux du tubercule conservés, il assure que seules de petites quantités ont été déstockées et vendues sur le marché parallèle. «Tout le reste est toujours dans les chambres froides», précise-t-il. Et de s'interroger : «Pourquoi déstocker de petites quantités et les écouler à des prix élevés et précisément sur les marchés parallèles ?». Le président de la commission nationale des mandataires de fruits et légumes est catégorique : l'affaire de la pomme de terre est une «pénurie provoquée». Pointant du doigt le Syrpalac (Système de régulation des produits agricoles de large consommation), Medjber constate que le faible volume déstocké a été «vendu» à des personnes soucieuses de maintenir leur monopole. «Qu'attend-on pour déstocker le reste?», s'interroge-t-il encore, déplorant l'«immense perte» pour l'Algérie que génère cette situation. Et ce, dans le contexte où 40 000 tonnes de la nouvelle production de pomme de terre arriveront sur le marché national dès le 15 novembre prochain. Il demande qu'une enquête approfondie soit ouverte pour tout clarifier. S'agissant de la hausse des prix d'autres légumes, l'intervenant précisera que la tomate, le poivron, le piment et l'haricot sont des légumes hors-saison. «Ceux qui se vendent sont produits sous serre», précise Mohamed Medjber. Il souligne aussi que la production nationale de fruits et légumes ne cesse de baisser. Il déplore, ainsi, l'absence d'un plan de culture. «L'agriculteur n'a pas besoin uniquement d'une aide financière, il a besoin aussi d'être orienté», dit-il.