L'université Badji-Mokhtar de Annaba, à travers son pôle d'El Bouni, organise, sous le haut patronage du ministre de l'Enseignement supérieur, à partir de ce dernier lundi un colloque international sur la vie et l'œuvre d'un grand Numide. Il s'agit de celui qui apporta à l'Eglise romaine une dimension universelle à travers les continents. Intitulé : «Augustin d'Hippone et sa pensée dans ses dimensions locale et universelle». Ce colloque, ouvert par le wali Youcef Cherfa, est prévu pour trois jours. D'éminents historiens, chercheurs, théologiens et scientifiques, venant de plusieurs pays dont l'Italie, la France, l'Allemagne, la Tunisie mais aussi d'autres contrées plus lointaines tels les Etats-Unis, outre ceux de plusieurs universités nationales, prenaient part à cette rencontre scientifique, culturelle et cultuelle. Le recteur de l'université Badji-Mokhtar, Ammar Haiahem, s'est investi durant plusieurs mois pour la préparation de l'événement. D'intéressantes communications ont été présentées à ce colloque dont : Augustin l'Africain, le rôle d'Augustin dans la compréhension culturelle et la tolérance, Augustin et les questions sociales, l'héritage d'Augustin sur les sites archéologiques et autres monuments historiques, l'influence continue d'Augustin en littérature, la foi et la politique, civilisation et conflits. Les interventions se font en plusieurs langues dont notamment l'arabe, l'anglais et le français. Lors du débat, l'italien avait aussi sa place à travers les questions posées par des étudiants dans cette langue aux intervenants de ce pays. Tables rondes et visites guidées sur les pas de saint Augustin pour les hôtes de l'antique Hippone sont également prévues le dernier jour de cette rencontre. Ainsi, l'occasion sera propice pour faire connaître les lieux où est né et a vécu ce philosophe et théologien de la fin du 4e siècle et début du 5e de notre ère. Certains estiment qu'à travers des rencontres similaires, les Algériens, notamment les nouvelles générations, auront à mieux connaître l'un des plus illustres fils de ce pays, saint Augustin en l'occurrence, qualifié à juste titre du plus grand des pères de l'Eglise romaine. D'autres se demandent si l'Algérie saura profiter aussi d'une manne non négligeable en devises par l'organisation de circuits touristiques dans le cadre du tourisme cultuel destiné à des milliers d'augustiniens à travers les continents. Ils auront ainsi la possibilité de visiter les lieux où naquit, étudia et officia en tant qu'évêque l'auteur de la Cité de Dieu et des Confessions entre autres écrits sur l'une des trois religions monothéistes. La récente restauration de la basilique de Annaba, ex-Hippone, où officia l'évêque saint Augustin et qui porte son nom, édifice auréolé du prestige d'un Algérien universel, doit constituer un lieu de départ d'un pèlerinage pour les nombreux Augustiniens. Le circuit pouvant intégrer Souk Ahras, lieu de naissance du saint des saints en l'an 354, et Madaure (M'daourouch) où il étudia. Deux villes d'une Numidie réputée pour la bravoure de ses enfants et ayant également enfanté, outre saint Augustin, d'illustres hommes de lettres et de sciences à l'exemple d'Apulée de Madaure, premier romancier, avec sa célèbre œuvre L'âne d'or ou Les métamorphoses.