L'été 2016, le mois d'août notamment, n'est pas identique à celui des précédentes années dans la ville de Annaba. Les événements se bousculent avec leurs organisateurs plus pressés les uns que les autres. Tout autant d'ailleurs que les manifestations historiques comme la commémoration du double anniversaire que caractérise la journée du Moudjahid (celui de l'offensive de l'ALN dans le Nord constantinois et du Congrès de la Soummam). Particularité également dans l'animation de la commune chef-lieu de Annaba, véritablement envahie par des cohortes d'estivants certes, mais aussi d'hommes et de femmes de sciences et de savoir issus de différentes et nombreuses universités du pays. Puis, il y a eu en fin de matinée de ce jeudi, le déferlement des historiens, experts en civilisation, en linguistique et en histoire des peuples et des peuplements. Tant de prestigieux noms rehaussés par l'arrivée de nombreuses délégations de diplomates et universitaires étrangers en provenance de pays du Maghreb, d'Europe et des Etats-Unis. Ce qui a donné à Annaba, «Hyppo-Régius» la ville préférée où Jugurtha aimait faire de long séjour avant de partir guerroyer contre les troupes de Rome. La ville aussi de Saint Augustin, l'autre berbère qui y professa au titre d'évêque d'Hippone devenue par la suite Bouna, Bône, Annaba. Ils étaient tous les hôtes du Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA) que préside Si El Hacemi Assad au titre de secrétaire général. L'événement que cette dernière institution a programmé dès aujourd'hui 20 au 22 août courant, vaut son pesant d'or. Il s'agit du colloque international organisé sous le thème «Jugurtha affronte Rome». Tout un programme s'il en est qu'abrite ce samedi le théâtre Azzedine-Medjoubi sous la conduite du ministre de la Culture Azzedine Mihoubi qui donnera le coup d'envoi. Consistant, ce programme l'est en quantité et en qualité. Il ne peut pas en être autrement dans cette wilaya où, sous l'impulsion de son 1er magistrat Youcef Cherfa, la rigueur et la coordination dans l'exécution des tâches sont une règle. D'où, la présence de grands noms tels que Mohamed El Hadi Harèche, coordinateur scientifique professeur d'histoire et civilisations anciennes à l'université d'Alger, Virgikio Enamorado Martinez professeur d'histoire à l'université de Malaga (Espagne), Nabil Boudraâ, professeur de lettres françaises et francophones Oregon State University (Etats-Unis), Melha Benbrahim-Benhamadouche historienne chercheure en histoire et oralité Amiens (France), Baya Maouche chercheure université de Hambourg (Allemagne), M'hammed Hassine Fantar professeur émérite Tunis (Tunisie), Atilio Mastino et Ramondo Zucca respectivement professeur d'histoire romaine aux universités et recteur de l'université de Sassari et professeur d'histoire et d'archéologie romaine université de Sassari (Italie), Jean-Pierre Laporte chercheur associé au CNRS Paris (France). Ils sont déjà à Annaba aux côtés de nombreux autres de leurs compatriotes et pairs de différents pays. Dans leurs bagages, les interventions autour de 6 axes sur lesquels ils ont élaboré leur communication respective telle que : «lectures de l'ouvrage : la guerre de Jugurtha», «Jugurtha : un repère dans la résistance et la quête identitaire», «l'image de Jugurtha dans la littérature universelle», «les cités numides et la guerre», «la guerre et l'économie». Ces communications et les questionnements qui s'ensuivront lors des conférences-débats feront l'objet d'une table ronde et travaux en ateliers. L'on cite dans ce cadre, ceux du «Démarrage de l'enseignement de tamazight à l'école au niveau de la wilaya de Annaba», «identification et organisation d'un enseignement de tamazight pour adulte à l'université Badji-Mokhtar de Annaba» le tout suivi d'une exposition de livres traduits en tamazight. Il va sans dire que cette manifestation historique, scientifique et culturelle est amplement discutée sur la place publique locale et nationale de par ce qu'elle symbolise comme facteurs d'union nationale et perspective d'avenir de la langue amazighe patrimoine commun à tous les Algériens.