Une guerre de positions en vue des prochaines élections législatives fait rage au sein du vieux Front du pouvoir, le FLN, mettant aux prises deux camps qui ne s'embarrassent pas d'étaler en public leur linge sale. Mohamed Kebci - Alger (Le Soir) - Il est quelque part écrit que le FLN ne sort d'une crise que pour replonger aussitôt dans une autre. A peine si le nouveau secrétaire général du parti a réussi à «cicatriser» l'essentiel des plaies qui le gangrenaient depuis longtemps qu'il doit faire face à une crise couvant au sein du groupe parlementaire du Front. Avec en toile de fond, une terrible guerre de positions en vue des prochaines élections législatives, mais pas que cela. Pour ce faire, et comme nombre d'actuels députés sont intéressés par une autre mandature, il n'y a pas d'autres moyens pour eux que de se livrer une bataille d'élimination, recourant, pour ce faire, à l'arme de la rumeur à colporter sur l'autre. Et cette guerre, jusque-là menée en coulisses, est remontée à la surface pour devenir du domaine public, hier mardi, à l'occasion de la séance de présentation et de débat du projet de loi sur la sécurité routière. C'est ainsi que le chef du groupe parlementaire du FLN a sollicité et obtenu un point d'ordre qui ne concernera point l'objet des débats du jour. En effet, Mohamed Djemai a mis à profit ce temps d'intervention pour renouveler la «fidélité des députés du vieux Front au président de la République et à son programme», dénonçant, au passage, une «campagne de dénigrement ciblant des députés du parti, et remettant en cause leur fidélité et leur engagement aux côtés du président de la République». Une intervention qui déplaira au président de séance, le président de l'APN, qui lui reprochera ainsi de «sortir de l'ordre du jour», suite à quoi Djemai a quitté la plénière. Sollicité pour en savoir plus sur sa «réplique», Djemai a été un peu plus précis en évoquant une campagne de dénigrement touchant la crédibilité de certains députés accusés, entre autres, d'infidélité au président de la République. Affirmant agir par devoir de défendre ces députés, le chef du groupe parlementaire du FLN s'est voulu un peu plus explicite au sujet de ces «accusations» portées à certains de ses collègues. Entre autres, celle d'être «toujours» proche de l'ex-secrétaire général du parti, Ali Benflis, portée notamment contre le président de la Commission parlementaire d'amitié algéro-chinoise, pour justifier son éviction de la délégation parlementaire présidée par le président de l'APN devant se rendre prochainement en Chine. «Une véritable chasse aux compétences menée, selon Djemai, par des parvenus dont un ex-maire du FIS dissous.» Pour le chef du groupe parlementaire du FLN, «ce registre du commerce valable peut-être en 2004 ne l'est plus de nos jours, surtout que le parti a commencé à cicatriser ses plaies par la clairvoyance du nouveau secrétaire général qu'on n'a pas importé». Cela dit, notre interlocuteur a été évasif au sujet d'un «rapport» que le président de l'APN aurait adressé récemment au président d'honneur du parti, qui n'est autre que le président de la République, un rapport qui porterait sur les cas de députés qui auraient fait montre d'indiscipline, s'inscrivant à «contre-sens» des projets de loi présentés par le gouvernement qui ne fait qu'appliquer le programme du chef de l'Etat.