Le communiqué diffusé hier par le ministère des Affaires étrangères se montre virulent contre le tout dernier «Algeria Travel Warning» que le Département d'Etat a actualisé pour mettre en garde les ressortissants américains s'aventurant dans certaines régions du pays. En réaction au tout dernier «Algeria Travel Warning» actualisé par le Département d'Etat le 13 décembre pour mettre les ressortissants américains en garde contre les risques qu'ils encourent en se déplaçant dans certaines régions du pays, le ministère des Affaires étrangères a diffusé hier un communiqué pointant les exagérations des rédacteurs de la note d'avertissement. En effet, le Département d'Etat a averti mardi les ressortissants américains désireux de voyager en Algérie qu'il était risqué de se rendre dans les régions reculées du sud et de l'est ainsi que dans les contrées isolées de Kabylie. Et ce, en raison d'une forte menace d'attentats terroristes et d'enlèvements. «Les groupes terroristes restent actifs. Alors que les grandes villes ont été fortement sécurisées, les extrémistes ont mené des attaques (souvent à l'aide de bombes, d'embuscades ou de faux barrages routiers) dans la région montagneuse de la Kabylie (Boumerdès, Tizi Ouzou, Bouira et Béjaïa) et les régions frontalières Sud et Est, Chaambi, au sud de Souk Ahras, près de la frontière tunisienne», peut-on lire dans la note d'avertissement. Le Département d'Etat, qui a rappelé la décapitation d'Hervé Gourdel en Kabylie et l'attaque de Tiguentourine, a invité les Américains à «éviter les déplacements à moins de 50 km de la frontière Est et à moins de 450 km de la frontière sud, les voyages par route à travers le Sahara et à ne se rendre dans les villes sahariennes que par avion». Et d'ajouter : «Restez sur les routes principales en vous rendant dans des zones côtières ou montagneuses à l'Est d'Alger et dans les montagnes au sud d'Alger, voyagez toujours avec des agences de tourisme algériennes réputées et qui connaissent la région, évitez de passer la nuit à l'extérieur des principales villes et des lieux touristiques et informez la police locale lorsque vous séjournez en dehors des grandes villes.» Ainsi, la réaction du ministère des Affaires étrangères ne s'est pas fait attendre. Le porte-parole du ministère, Abdelaziz Benali Cherif, a estimé dans le communiqué diffusé en réaction à ce «Travel Warning» que cela «traduit, comme à l'accoutumée, la propension de ses rédacteurs à percevoir la situation en Algérie à travers des prismes déformants et des clichés désuets qui ne reflètent en rien la réalité de la situation sécuritaire en Algérie». Abdelaziz Benali Cherif, qui a souligné les progrès réalisés en matière de sécurité en Algérie – «grâce à la politique de réconciliation nationale et la mobilisation continue de l'Armée nationale populaire ainsi que les différents services de sécurité» –, a noté le souci que se fait l'Algérie de la sacralité de la vie humaine, sans distinction de nationalité. Et de rappeler son engagement contre le terrorisme : «L'Algérie mène, pour elle-même comme pour autrui, des actions persévérantes de prévention de l'extrémisme violent et de déradicalisation dans une approche cohérente de la coopération internationale contre le terrorisme. Sous cet éclairage, tous les messages unilatéraux poursuivant l'objectif vain d'assurer des protections sélectives et aboutissant à distendre les liens de partenariat et d'entraide face au fléau du terrorisme sont contreproductifs et malvenus.»