Lotfi, le rappeur du groupe Double Kanon, �tait de passage ce mercredi � Alger pour un concert promotionnel � la salle Ibn Khaldoun, dont le guichet a fait claquer sa trappe avant m�me que 21 h, heure du d�but du show, ne retentisse. Normal, les 800 places de la salle Ibn Khaldoun n'auraient jamais suffi � accueillir tous les fans du plus grand rappeur d'Alg�rie et la foule de retardataires agripp�s aux portes de la salle s'en ait mordue les doigts jusqu'� la fin de la soir�e d'avoir fait abstraction de ce redoutable d�tail. Pour ceux qui avaient pris place � l'int�rieur, la pause n'allait pas trop durer car, avec Lotfi, on ne tra�ne pas le pas. A peine le premier quart d'heure d'apr�s-21 h consum� et d�j� on entend les fr�n�tiques scratches des DJS en faction s'entrechoquer sur une musique dop�e � la grosse caisse suivis d'une entr�e fracassante de Lotfi et de son compagnon sur sc�ne. Coiff� d'une casquette et habill� d'un long t-shirt sur lequel est inscrit en grand le num�ro un, le leader de Double Kanon, il �vite les salutations et se met d'embl�e � cisailler les phrases en gesticulant comme un fauve qu'on vient de l�cher. Lotfreestyle est la chanson choisie en guise d'intro pour et qui semble �tre aussi l'indicatrice du ton qui va suivre pendant le restant de la soir�e, une soir�e de deux heures de rythmes soutenus, de basses affol�es et de textes scand�s qui s'extirpent de tous les tabous gr�ce � l'ironie qui les voile, comme c'est le cas dans les vers du titre "Bled Mikki" qui d�crivent subtilement un ph�nom�ne d'actualit�, � savoir l'embellissement surprise que vie la capitale. D'autres tubes tels que Bouraka, Anaya �diteur ou ntaya chanteur, ou encore Bledi ont fait la joie du public qui connaissait les textes par cœur. En plus d'�tre un des meilleurs rappeurs d'Alg�rie, Lotfi m�rite amplement le titre du plus habile ma�tre de c�r�monie (Mc dans le jargon rap). Il a r�ussi � captiver l'attention de son public, le faisant chanter, danser et rire pendant toute la dur�e du show et sans r�mission. Jeunes et moins jeunes, filles et gar�ons, n'ont cess� d'agiter leurs bras et de "jumper" � la demande du rappeur et du tempo de ses samples amplifi�s, un exercice �puisant, m�me pour le rappeur, mais � combien amusant. A son prochain passage � Alger, la salle Ibn Khaldoun ne pourra plus pr�tendre l'accueillir.