Selon le professeur Messaoud Zitouni, le recours à l'utilisation des médicaments biosimilaires ne se justifie pas par un quelconque souci d'économie. La preuve, selon lui, ce sont les pays les plus riches qui utilisent le plus ce type de traitement. Pour le président de la Société algérienne de pharmacie, ces médicaments ont aussi l'avantage d'avoir moins d'effets secondaires et de contre-indications. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Le professeur Zitouni, chargé du suivi et du pilotage du Plan national cancer, est formel : le recours aux traitements bio-similaires n'a rien à voir avec la période d'austérité. L'utilisation de ces médicaments n'a aucun lien avec leurs coûts, moins chers que les médicaments issus de la biotechnologie. La preuve, soutient-il, les médicaments génériques et bio-similaires sont utilisés par les pays les plus riches à l'exemple de l'Allemagne. Farid Benhamdine, président de la SAP (Société algérienne de pharmacie), a indiqué que le budget alloué aux traitements médicamenteux anti-cancer et anti-douleur a été multiplié par 800 entre 2008 et 2012. Le budget qui était de 5,1 milliard de dinars en 2008 a atteint 44 milliards de dinars en 2012. Ce qui représente, dit-il, 60% du budget de la PCH. Parmi ces 60%, poursuit-il, 63% correspondent aux traitements dits thérapie ciblée (traitement biotechnologie et bio-similaire). Il a expliqué que 49% des activités de recherche dans le monde se sont dirigées vers la biotechnologie et ils sont 500 laboratoires dans le monde à travailler sur ces traitements dont 300 laboratoires travaillent exclusivement sur la biotechnologie dont 56 nouveaux produits sont en phase d'enregistrement. La recherche dans la biotechnologie bénéficie, dit-il, d'un grand engouement. Et comme il y a un monopole sur ces produits, forcément leur coût est très élevé. Cependant, souligne l'intervenant, les bio-similaires qui coutent moins cher ont l'avantage aussi d'avoir la même efficacité que les produits technologiques avec beaucoup moins de contre-indications et d'effets secondaires. Ces produits, selon lui, qui sont en phase de la découverte en Algérie, sont incontournables. Par ailleurs, le professeur Zitouni, qui intervenait hier au forum du quotidien El Moudjahid au sujet du Plan national cancer, a indiqué que le Plan a atteint une période cruciale qui est celle de la mise en œuvre. Une trentaine de comités d'experts, dit-il, ont été installés dont une dizaine ont déjà commencé à fixer leurs programmes d'action qui seront remis au ministère de la Santé pour la mise sur chantier. Le cancer, dit-il, est une maladie très fréquente dans les pays ayant un registre de cancer. L'Algérie enregistre ainsi entre 100 à 120 cas de cancer pour 100 000 habitants. La Suède enregistre 50 000 nouveaux cas par an pour 10 millions d'habitants. «Chez eux il n'y a pas un cancer qui échappe aux épidémiologistes, et ils font une autopsie pour chaque décès pour déterminer la cause exacte du décès, contrairement à l'Algérie où il y a une insuffisance dans cette procédure», a expliqué l'intervenant. Toutefois, souligne-t-il, en matière de registre de cancer, l'Algérie, avec trois registres reconnus par le Centre international d'oncologie, est leader dans la région.