Le Conseil de gouvernement a adopté hier le projet de l'Agence nationale de médicament. Le projet sortira sur le Journal officiel «très bientôt», a annoncé hier le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Boudiaf, qui s'exprimait hier lors d'une journée sur le biomédicament, estime que cette «grande attente des professionnels de la santé est un acquis historique». Le ministre reconnaît avoir mené une «grande bataille» pour prouver «l'indispensabilité» de cette agence. Beaucoup de choses, dit-il, vont pouvoir être réalisées aujourd'hui ne serait-ce que dans le domaine de la bureaucratie et de l'enregistrement. Abdelmalek Boudiaf a souligné que ce décret exécutif n'est en aucun cas en contradiction avec l'avant-projet de la nouvelle loi sanitaire qui, lui, sortira au «plus tard dans six mois». Pour rappel, le projet du décret exécutif définissant les missions et organisation de l'agence nationale de médicament est créé depuis juillet 2008. L'agence devra réguler le marché du médicament qui connaît souvent des perturbations. Par ailleurs, l'Unop (Union nationale des opérateurs en pharmacie) qui a organisé une journée sur les biomédicaments a plaidé pour la mise en place d'un cadre réglementaire relatif à cette nouvelle technologie. Les opérateurs en pharmacie veulent investir dans le nouveau créneau du bio similaire mais pour pouvoir se lancer ils ont besoin d'un cadre réglementaire approprié qui assurerait la sécurité et l'accessibilité aux soins. «Nous ne pouvons pas investir sans qu'il y ait des règles spécifiques au bio-médicament», plaident les opérateurs. Selon le président de l'Unop, Abdelouahed Kerrar, près de 80% des nouvelles molécules pharmaceutiques mises sur le marché issues de la biotechnologie pour un marché estimé à 200 milliards de dollars, soit l'équivalent de 20% du marché pharmaceutique mondial. Selon lui, l'Algérie, qui se positionne comme un des premiers marchés pharmaceutiques en Afrique, ne peut pas être en marge de cette révolution, d'autant que se lancer dans cette industrie n'est plus un choix mais une nécessité. «Les biomédicaments sont déjà présents sur le marché national et tout laisse à croire que les progrès thérapeutiques dont ils sont les porteurs vont aller en s'élargissant au cours des quinze à vingt prochaines années», a indiqué M. Kerrar. Selon lui, la part du marché actuelle des biomédicaments en Algérie se situerait à hauteur de 60 millions de dollars annuellement. Le marché potentiel quant à lui est évalué à près de 400 millions de dollars. La réalité de ce marché, estime le président de l'Unop, ne peut être ignorée plus longtemps dans notre pays. C'est pourquoi il doit être doté d'une cadre juridique clair et efficace pour ensuite déterminer quel type de guidelines mettre en place pour encadrer ce marché. Selon le directeur de la pharmacie au ministère de la Santé, l'Algérie traite déjà ses patients avec des médicaments de référence. Rien que pour le traitement du cancer, 18 molécules sont déjà existantes depuis 2005. «les médicaments en biotechnologies sont déjà enregistrés et d'ici le premier semestre 2016 nous allons avoir des guidelines pour le bio similaire», a-t-il annoncé.