La vie a de nouveau repris son cours normal dans la wilaya de Béjaïa. Après trois jours de grève des commerçants sur fond de vives tensions et de troubles dans certains centres urbains à l'instar des localités de Sidi-Aïch, Akbou, Seddouk et Tazmalt, dans la vallée de la Soummam, et la cité balnéaire de Souk-El-Tenine sur la côte-est béjaouie, une totale sérénité s'est installée depuis jeudi dans l'ensemble du territoire de la wilaya. Après une reprise quelque peu timide des activités observée dans la journée de mercredi, tous les commerces ont rouvert jeudi. Dans la ville de Sidi-Aïch qui a vécu une autre nuit agitée marquée par des violents affrontements entre de jeunes manifestants et les forces de l'ordre dans l'après-midi de mercredi, les magasins ont repris normalement leurs activités également depuis jeudi. Les forces de l'ordre ont procédé à de nombreuses interpellations parmi les insurgés. L'ensemble des marchés hebdomadaires de la wilaya étaient aussi ouverts durant ces derniers jours. Les multiples appels au calme de la société civile et les réunions entre les commerçants et des comités de sages pour la reprise des activités commerciales ont permis d'atténuer l'infernal climat de tension régnant dans la région et renouer avec la sérénité. Après l'appel à la reprise du travail et à la vigilance lancé le mardi par les commerçants de Kherrata, Tazmalt, Akbou et Sidi-Aïch, ce fut au tour de la société civile et les commerçants d'El-Kseur d'appeler à la fin de la grève et au retour au calme lors d'un rassemblement populaire tenu au centre-ville en fin d'après-midi de mercredi. «On ne veut pas d'un 2001 bis. Même si nous comprenons la colère des jeunes, rien ne peut justifier la destruction des biens publics et privés. Toute protestation ne peut s'exprimer que dans un cadre pacifique. Par ce rassemblement, on veut surtout éviter la destruction des biens et préserver la vie de nos jeunes. Il faut surtout faire attention aux manipulations», a souligné en substance Me Khatri Salem, l'un des animateurs de la société civile locale lors du rassemblement ayant réuni quelque 200 personnes. Dans la wilaya, nombre de voix de militants associatifs, politiques et des syndicalistes qui se sont élevées ont dénoncé ces événements ayant secoué cette région de la Basse-Kabylie. «Les dépassements, les violences, les émeutes, les scènes de saccages, de vandalisme et de pillages qu'ont connues certaines communes de notre wilaya sont des actes prémédités et orchestrés par certains cercles proches du pouvoir, ces mêmes cercles qui ont lancé des appels anonymes à une grève générale de 5 jours des commerçants», accusent Deboub Mouloud, chef du groupe RCD à l'APW. «Nous sommes contre ces violences, contre l'anarchie et contre le chaos qui n'arrangent que le pouvoir, ses relais et sa clientèle au niveau local. Nous sommes pour toutes formes de revendication et protestation pacifiques, identifiées et organisées. Nous sommes pour une transition démocratique, pacifique et négociée», a souligné le responsable du bureau régional du RCD à Béjaïa dans sa déclaration.