l Qualifiée de «groupe de la mort», la poule B composée de l'Algérie, de la Tunisie, du Sénégal et du Zimbabwe sera l'attraction du premier tour de la Coupe d'Afrique des nations de football (CAN) de 2017 qui débutera samedi au Gabon et où la bataille autour des deux billets donnant accès aux quarts de finale sera des plus rudes. Parmi ces quatre nations, seules l'Algérie et la Tunisie ont goûté au sacre continental, en 1990 et 2004 respectivement. Le Sénégal, lui, est arrivé une seule fois en finale, c'était en 2002. Sénégal : à la recherche d'un premier sacre Pour les observateurs, le Sénégal se présente à la CAN-2017 comme l'un des favoris au sacre final. Son parcours lors des qualifications traduit parfaitement la belle forme qu'il affiche. Un parcours parfait, avec six victoires en autant de sorties. Mais le sélectionneur des Lions, Aliou Cissé, réfute pour autant l'étiquette de favori de l'épreuve. Il ne perd pas de vue les récents tournois disputés par sa sélection, éliminée dès le premier tour lors de ses trois dernières participations (2008, 2012 et 2015). «J'ai entendu certains dire que le Sénégal est favori parce que l'ossature de son équipe évolue dans les plus grands championnats. Si le seul talent suffisait, le Sénégal aurait gagné la CAN depuis belle lurette avec les générations antérieures certainement plus talentueuses», a tenu à tempérer le sélectionneur sénégalais. «Mes certitudes avec ces joueurs, c'est qu'ils ont envie d'écrire l'histoire du football national», a-t-il précisé. Concernant la liste des 23, l'on note deux retours, ceux de Cheikh Mbengue et Henri Saivet ainsi qu'une absence, celle de Younousse Sankharé qui, depuis les matchs éliminatoires contre le Niger (mars 2016), était régulièrement présent. Pour le reste, c'est du classique, le technicien sénégalais ayant appelé pratiquement les joueurs utilisés pendant les éliminatoires et aura dans le groupe deux habitués, Cheikh Mbengue et Moussa Sow qui joueront leur troisième phase finale de CAN après 2012 et 2015. Le Sénégal abordera aussi la CAN dans la peau du N.1 au classement de la Fifa pour la zone Afrique, ce qui «prouve qu'on peut aller titiller les meilleurs», a ajouté le sélectionneur sénégalais, soulignant que la compétition s'annonçait particulièrement difficile. Dans le groupe des 23 Sénégalais, les gardiens de but Khadim Ndiaye et Pape Seydou Ndiaye sont les seuls à évoluer en Afrique. Tunisie : en quête d'une deuxième étoile Pour sa 18e participation à la CAN, la Tunisie, qui détient seulement un trophée remporté chez elle, espère arriver au moins à la demi-finale, un stade de compétition qu'elle n'a plus atteint depuis justement son seul sacre continental en 2004. Pour ce faire, le sélectionneur des Aigles de Carthage, Henryk Kasperzack, misera au Gabon sur ses cadres habituels de l'équipe. Ainsi, parmi les 23, l'on compte des internationaux évoluant en Europe, tels que le défenseur Aymen Abdennour (Valence CF) et les milieux offensifs Wahbi Khazri (Sunderland) et Naïm Sliti (Lille). Il y a aussi des joueurs des trois principaux clubs tunisiens, le Club africain, l'Espérance sportive de Tunis et l'Etoile du Sahel. Saber Khelifa, ancien joueur de l'Olympique de Marseille et Youssef Msakni qui s'est déjà illustré par un triplé face à la sélection catalane le 28 décembre en match amical, conduiront les offensives tunisiennes. Kasperzack admet que sur le plan défensif, des «erreurs» commises lors des deux matchs de préparation en Espagne en vue de la CAN «sont des leçons qu'il importe de corriger». Mais il dit croire dur comme fer aux chances de son équipe. «La force de la sélection tunisienne réside dans son jeu collectif. Elle a prouvé sa bonne efficacité offensive, ce qui augure d'un bon parcours lors de la CAN-2017», a-t-il déclaré. Le sélectionneur franco-polonais avait déjà occupé ce poste en Tunisie entre 1994 et 1998, guidant l'équipe jusqu'à la finale de la CAN-1996, perdue face au pays hôte, l'Afrique du Sud. Mais avant de rêver de finale, les Aigles de Carthage devront d'abord passer l'écueil de l'Algérie, du Sénégal et du Zimbabwe à partir du 15 janvier. Zimbabwe : passer enfin le premier tour Pour le grand retour du Zimbabwe à la CAN après 11 ans d'absence, l'équipe espère faire mieux que ses deux premières participations achevées par une élimination en phase de poules en 2004 et 2006, dans un groupe cependant relevé. Cela n'est pourtant pas fait pour décourager le sélectionneur Callisto Pasuwa qui a affirmé qu'il visait les quarts de finale. «Notre objectif est de passer au deuxième tour. Nous devons jouer sur nos valeurs et décrocher le maximum de points pour y parvenir. Nous ne devons pas nous sous-estimer, il faut avoir confiance en soi», a-t-il dit. «Je pense que nous avons du talent pour faire face à n'importe quelle équipe. Nous sommes en train de bien nous préparer et je peux rassurer nos supporters qu'on est capables d'aller loin dans le tournoi», a-t-il ajouté. Par ailleurs, le sélectionneur du Zimbabwe a regretté le forfait, pour blessure, du défenseur central Belssing Moyo (Maritzburg United-Afrique du Sud). «J'aurais aimé qu'il soit avec nous au Gabon. Je l'avais déjà quand je dirigeais l'équipe des U-23. Je regrette beaucoup son absence», a-t-il conclu. Le coach des Warriors pourra néanmoins miser sur les deux stars de l'effectif : le remuant Khama Billiat, élément-clé du sacre des Sud-Africains de Mamelodi Sundowns en Ligue des champions et Knowledge Musona, auteur de 27 buts en 68 matchs pour Ostende (Belgique) depuis deux ans.