Un jumelage institutionnel entre l'Inspection générale des finances (IGF) et l'Institut espagnol d'études fiscales a été lancé officiellement lundi dernier. Ce jumelage d'une durée de 24 mois prévoit 69 missions d'échange et la formation de quelque 150 fonctionnaires de l'IGF. Il devrait permettre à l'IGF de bénéficier d'un appui précieux pour franchir de nouvelles étapes dans ses efforts de modernisation», a déclaré le ministre des Finances, Hadji Baba-Ammi, lors de la cérémonie de lancement de cette coopération. «Il est attendu un apport concret de l'expérience espagnole en termes de renforcement des capacités institutionnelles, organisationnelles et professionnelles de l'IGF, pour mieux répondre aux exigences de la bonne gouvernance des finances publiques», a-t-il ajouté. Un instrument au service de la moralisation de la vie publique Toujours selon le ministre des Finances, à l'issue de ce jumelage, l'IGF devrait pouvoir axer ses interventions sur les principaux risques préalablement identifiés et rehausser le niveau d'expertise de son personnel opérationnel en matière de contrôle, d'audit et d'évaluation des grands projets et des politiques publiques, a expliqué M. Baba-Ammi. «Cet apport d'expertise espagnol et communautaire est d'autant plus important que les pouvoirs publics s'attellent à renforcer le rôle de l'IGF dans le système de gouvernance des finances publiques tant en termes de l'amélioration de la gestion publique que de la moralisation de la vie publique à travers la prévention contre les risques de fraudes et autres pratiques déviantes», a-t-il souligné. De son côté, le chef de l'IGF, Ali Terrak, a indiqué que ce jumelage, couplé à l'assistance technique en cours de finalisation avec la Banque africaine de développement (BAD), «va assurément donner une autre dimension à cette institution et lui permettra de faire un bond qualitatif en matière de méthodologie, de préparation, de conduite, de restitution et de suivi de ses missions». Pour lui, l'IGF doit «s'impliquer et anticiper les réformes des autres secteurs en s'érigeant progressivement en force de proposition, de conseil et d'aide à la décision». C'est dire si le gouvernement reconnaît implicitement les multiples défaillances de l'IGF. Est-ce pour autant l'amorce d'un début de réveil de l'IGF? Rien n'est moins sûr...