Entretien réalisé par Brahim Taouchichet Le Soir d'Algérie : ARTISSIMO. Pourquoi, comment ? Zafira Ouartsi-baba : C'est 17 ans d'existence. Au départ, c'était une école d'art destinée à un jeune public amateur. Aujourd'hui elle a évolué en tant qu'école d'art pour enfants, adultes en formation continue et jeunes dans le cadre de la formation professionnelle... Les disciplines enseignées ? En rapport avec les beaux-arts, les nouvelles technologies, la danse, le dessin, la musique, le graphisme, la décoration d'intérieur, le stylisme, la vidéo. Il s'agit de créativité et de beaucoup de communication, en fonction de la demande du public... Beaucoup de demandes ? - Environ deux cents élèves par an, toutes disciplines confondues. Une formation payante ? C'est une entreprise, bien entendu, qui fonctionne en tant que telle. Ses élèves viennent de... Essentiellement d'Alger et aussi d'autres régions comme Oran, Annaba s'agissant des formations qualifiantes. Pour ce qu'on appelle les ateliers artistiques, les personnes viennent une à deux fois par semaine, selon l'activité qu'elles pratiquent. L'activité la plus demandée ? Beaucoup de musique, danse, décoration d‘intérieur, photographie et la nouvelle discipline, le stylisme avec de la créativité comme approche. Avec les entreprises, c'est tout ce qui est en lien avec le marketing, le travail numérique et la communication visuelle. Voilà. Ceci dit Artissimo, c'est aussi un espace de diffusion à la disposition des artistes, intellectuels... Facile pour Artissimo d'assurer la gestion, les charges et autres frais ? On a fait le choix d'être une entreprise, du coup on ne demande pas de subvention. Ecoutez, nous on est très positifs parce que l'on considère que les difficultés font partie de toute activité. Nous avons la passion comme moteur. Quel est le profil de vos «clients» ? Classe moyenne on va dire, parce qu'elle veut évoluer. Les parents inscrivent leurs enfants dans les domaines artistiques pour parfaire leur éducation et leur développement d'autant que nos prix sont raisonnables. Les après-midis du 3e vendredi du mois vous organisez une rencontre-débat sur un thème de société comme cette fois-ci «Le temps qui passe». Comment vous est venue cette idée ? Il faut savoir que depuis 17 ans nous le faisons toujours mais de façon irrégulière, au gré des opportunités et des invités. Depuis la rentrée 2016, on s'est dit que maintenant il faut instituer une date précise pour plus de constance. Pourquoi un vendredi ? Parce que les gens sont assez détendus, ont du temps pour eux et aussi (grand éclat de rire) il y a de la place pour le stationnement à la rue Didouche-Mourad. Le concept c'est «Les pupitres d'Artissimo», le pupitre de musique et de prise de parole. Par ailleurs, on a voulu traiter de sujets de société d'un point de vue culturel et artistique avec l'ambition de toucher un grand public. Comme nous existons depuis 17 ans, nous avons capitalisé nos relations et qui font désormais partie de notre environnement. «Le bonheur, la beauté en Algérie, le temps qui passe et — prochainement — l'amour»... Comment se fait le choix des thèmes qui, comme nous l'avons observé ce vendredi, attirent du monde ? Et ce risque de discussions byzantines ? Discussions byzantines ? Pas du tout. Le but c'est d'établir un dialogue, l'échange afin que chacun s'exprime et puisse se faire une idée par lui-même. Notre souci est d'élever le débat, ne pas verser dans la complainte dans le style «ça va pas», «ça marche pas», etc. L'échange dans un milieu plutôt élitiste ? Tout dépend de ce qu'on entend par élite. Nous sommes ouverts à tous. Nous invitons par mailing et de plus en plus à travers les réseaux sociaux dans l'idée de démocratiser cette rencontre. Tout le monde est le bienvenu ! L'esprit d'Artissimo n'est pas dans l'ostentatoire, notre ambition est de bien faire.