Les distributeurs de lait en sachet rejettent toute responsabilité dans les perturbations de la disponibilité de ce produit. Selon la Commission nationale des distributeurs de lait, relevant de l'Association nationale des commerçants et artisans, cette perturbation est due essentiellement, à la réduction des quotas de poudre de lait destinés aux laiteries. Rym Nasri – Alger (Le Soir) – Le lait en sachet ne cesse d'enregistrer des pénuries, alors que le ministère de l'Agriculture assure que la production est maintenue aux mêmes quantités et accuse ainsi le «dysfonctionnement» du réseau de distribution, les distributeurs eux, imputent cette perturbation à la baisse des quotas de la poudre de lait réservés aux laiteries. Intervenant hier à Alger, le président de la Commission nationale des distributeurs de lait, Amine Belour, cite l'exemple de la laiterie publique de Birkhadem (Onalait) dont le quota est passé de 1 500 tonnes à 1 200 tonnes et ce depuis fin 2015. Il présente toutefois, plusieurs autres facteurs qui ont provoqué la perturbation de la distribution du lait en sachet. Il évoque d'abord les quotas des distributeurs qui ont été réduits. «Avant, la quantité qui nous était destinée était libre. Aujourd'hui, elle est limitée», dit-il. Puis intervient, poursuit-il, le nombre de points de vente de ce produit (épiceries) qui lui aussi, a largement baissé. «Nombre d'épiceries refusent qu'elles soient livrées en lait en sachet à cause des problèmes qu'engendre la vente de ce produit mais aussi à cause des instructions des DCP (Direction de la concurrence et des prix) qui obligent les vendeurs à faire rentrer les bacs de lait à l'intérieur de leur magasin. Les vendeurs se retrouvent ainsi encombrés avec plusieurs bacs qui entravent leur activité d'autant que leur marge bénéficiaire est très minime et ne dépasse pas 90 centimes par sachet», précise-t-il. Il cite aussi des communes dont la densité de la population a augmenté depuis quelques années mais leur approvisionnement en ce produit est resté fixé aux quantités initiales. Quant à l'accusation de dévier ce produit, destiné essentiellement pour les ménages et dont le prix est soutenu par l'Etat, du système du commerce de détail en approvisionnant des cafés, Amine Belour précise que ces commerces ne consomment que 3% des 800 000 litres de lait distribués quotidiennement à Alger. "Les cafés ne consomment pas beaucoup de lait pour créer la rareté ou la pénurie», dit-il encore. Pour sa part, le président de l'Association nationale des commerçants et artisans, Hadj Tahar Boulenouar, affirme que la politique des subventions en Algérie est «fausse». «Non seulement cette politique soutient un produit importé mais en plus, les produits soutenus par l'Etat ne vont pas automatiquement aux citoyens», explique-t-il. Il condamne ainsi le «détournement» de certains produits subventionnés telles que la poudre de lait et la farine par des «barons de la transformation». «Il est temps de revoir la politique des subventions afin de mieux cibler le citoyen», dit-il. Boulenouar estime par ailleurs, que l'importation d'un produit ne peut connaître une baisse sans qu'il y ait l'encouragement de la production nationale.