L'association de la protection du consommateur alerte sur la pénurie du lait en sachet. Pourtant, le ministère de l'Agriculture a déclaré avoir augmenté de 20% les quotas du groupe Giplait en poudre de lait en prévision du mois de Ramadhan. L'association des commerçants et artisans algériens estime, de son côté, que le problème est lié à la forte demande que connait ce produit durant ce mois. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Le problème récurrent de pénurie du lait en sachet refait-il surface ? Selon Mustapha Zebdi, président de l'Association nationale de protection du consommateur «il y a une crise de lait en sachet». Cependant, dit-il, le problème remonte à quelques mois déjà et non pas uniquement au début de ce mois de Ramadhan. «Nous avons déjà avisé les pouvoirs publics et l'Office national interprofessionnel du lait sur le problème, mais l'ONIL nous a répondu que l'origine du problème ne peut pas être dans la poudre de lait, car il n'y pas eu de réduction dans les quotas», a déclaré M. Zebdi. Ce dernier lance un appel aux pouvoirs publics pour ouvrir une enquête. Puisque, dit-il, «les laiteries nous ont affirmé qu'il y'a eu une réduction de 20% dans les quotas de distribution de poudre de lait, tandis que l'ONIL affirme le contraire, les pouvoirs publics doivent ouvrir une enquête pour situer le problème et savoir qui dit vrai». L'intervenant appelle aussi le ministère du Commerce «à revoir son décret exécutif relatif à l'ajout de l'amidon de maïs dans la poudre de lait pour mettre fin à son détournement au profit d'autres produits». M. Zebdi a expliqué que le ministère du Commerce a exigé l'ajout de l'amidon de maïs dans la fabrication du lait en sachet subventionné pour éviter que la poudre de lait ne soit transférée pour d'autres produits laitiers, soit une sorte de mouchard. Or, suggère t-il, l'ajout doit se faire au niveau du pays d'origine exportateur et non pas au niveau de la fabrication. Selon M. Zebdi «l'ajout de l'amidon au début de la chaîne de distribution, élimine toute chance de sa transformation à d'autres fins que la production de lait en sachet, contrairement au fait d'exiger son ajout lors de la préparation». Pourtant, selon le ministère de l'Agriculture, il ne peut y avoir de pénurie de lait en sachet, puisque la poudre de lait est disponible. Il impute les grandes chaines humaines qui se forment devant les magasins à la surconsommation. Le responsable de la communication au niveau du ministère de l'Agriculture a expliqué que ce département et le groupe public Giplait ont pris toutes les dispositions nécessaires pour éviter les situations de pénurie et répondre à la demande. D'ailleurs, selon Djamel Berchiche, en prévision du mois de Ramadhan, le ministère de l'Agriculture a augmenté les quotas du Groupe public de 20% en poudre de lait pour répondre à la grande demande que connait ce produit durant le mois de jeûne. Selon ce dernier, les tensions qui pourraient exister dans certains quartiers sont liées au problème de distribution et non de quantité. «Il y a une grande demande de lait en sachet durant le mois de Ramadhan, mais le ministère de l'Agriculture a pris toutes ses dispositions bien avant le début de ce mois pour éviter les perturbations d'approvisionnement du marché national en différents produits de large consommation et en particulier, en lait en sachet», a assuré Djamel Berchiche. Un avis que partage Tahar Boulenouar, président de l'Association nationale des commerçants et artisans algériens. L'association, dit-il, n'a pas eu d'écho sur une quelconque pénurie de lait en sachet et la tension sur ce produit est liée à la forte demande. Et qu'en est-il du projet de remplacer le sachet par des paquets en tétrapack ? Les producteurs ont annoncé la mise sur le marché de 100 000 unités de briques en carton pour le mois de mars dernier, avant sa généralisation. Le projet est abandonné selon M. Zebdi qui estime que le prix de vente sera beaucoup trop cher pour le consommateur.