Les bonnes relations entre les populations des pays arabes ont toujours été handicapées par les ego des dirigeants de ces pays lesquels n'hésitent pas, en plus, à exacerbé le chauvinisme des fans des équipes sportives afin de récupérer cette colère artificielle et destructrice. La culture en général et le cinéma en particulier seront-ils la bonne porte d'entrée pour instaurer de bonnes relations ? En tout cas l'équipe de cinéastes arabes et acteurs, connus ou inconnus, y croit. En effet, l'équipe de tournage d'un feuilleton arabe «Les familles du nord», conduite par le réalisateur Abdeslam Dahou, a choisi le magnifique complexe balnéaire Adim de Zemmouri-El-Bahri, dans la wilaya de Boumerdès, comme décor pour la première prise d'image de la première partie de ce feuilleton de 30 épisodes «Itihamates baria» («Accusations sans fondement») du feuilleton impliquant plusieurs pays arabes. Si l'une des chaînes algériennes ou arabes est preneuse de toute la série ou d'une partie du feuilleton, la diffusion sera faite durant le mois de Ramadhan. Il est question, selon Sofiane Mehenni, conseil chargé de l'information de cette épopée cinématographique, de la participation de l'Algérie, du Maroc, Tunisie, Libye, Egypte, Syrie, Emirats arabes unis et Jordanie. Quelques figures du cinéma et de la télé algériens étaient présentes chez Adim tels Chafia Boudraâ, R'Mimez et des acteurs ou actrices de trois pays maghrébins (Maroc, Tunisie et Libye). D'autres figures du cinéma et de la télévision arabes sont également attendues comme le Syrien Iamad Zaidane, les Egyptiens Abbas Ennouri et Salem El-Masri, Dhikra Younes, Maya Farrah... et la liste est longue. Le générique du feuilleton porte le label de «Famille du nord». La première partie, qui comprendra 30 épisodes tous tournés en Algérie (Alger et Boumerdès), porte le titre «Itihamate baria» («Accusations sans fondement»). Pourquoi «Familles du nord» ? Tout simplement, c'est parce que le tournage commence dans les pays du Nord-africain. Premier objectif des concepteurs de cette idée, c'est d'essayer de vendre le dialecte, les us et les coutumes des pays du Maghreb aux téléspectateurs du Moyen-Orient. Le réalisateur algérien Abdeslam Dahou nous explique les objectifs de cette saga qualifiée de premier grand travail cinématographique sur le volet social dans le monde arabe. «L'idée d'un feuilleton de plusieurs pays arabes renferme plusieurs objectifs et messages à émettre en direction des populations de ces pays. En premier lieu, il s'agit de faire connaître le dialecte propre à chaque population. Cela aidera, c'est notre but, à faire avancer la compréhension entre les peuples arabes. Il est également important de faire connaître les usages et les coutumes des populations.» Cette découverte du quotidien des Arabes et Maghrébins sera facilitée par la caméra qui entrera dans les foyers arabes où elle captera le quotidien de ces familles. Ainsi, les problèmes sociaux et les relations entre les personnes seront mis sous la lumière. Un épisode sera consacré à chaque pays. La nouveauté, les acteurs de ces pays, qui rallieront Alger pour tourner sous le commandement de Abdeslam Dahou, parleront le dialecte de leurs concitoyens pour relater leurs problèmes. La scénariste Faten Soukaria est allée même jusqu'à créer des couples arabes mixtes pour ensuite décortiquer leurs comportements. «A travers ces familles, nous allons mettre sous la lumière des problèmes sociaux notamment l'abandon de la famille ou le divorce. Bien entendu, ce qui se passe dans le monde arabe comme guerres et contestation politique constitue une toile de fond de ce feuilleton. Nous participons à l'unification du monde arabe. C'est aussi une façon de lutter contre l'envahissement culturel de l'Occident», précisera Abdeslam Dahou. Ce dernier pense renouveler l'expérience en Tunisie ou dans un autre pays arabe si cette opération marche. D'ailleurs, deux titres génériques (la balle noire et le soleil froid) sont déjà dans la tête de l'équipe.