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VACANCES 2014 CÔTE BOUMERDÈS
Zemmouri-El-Bahri, des coins merveilleux mais...
Publié dans Le Soir d'Algérie le 26 - 08 - 2014


Par Abachi L.
Les connaisseurs et autres amateurs de bons produits aquatiques l'attestent : la sardine de Zemmouri est la meilleure en Algérie. Il n'y a pas que ça, fort heureusement.
Cette qualité dégustative de la sardine découle de l'absence de pollution du plateau continental de oued Issers, qui se situe entre Cap-Djinet à l'est et l'ouest du port de pêche de Zemmouri-El-Bahri. En réalité, toutes les eaux des 120 kilomètres du littoral de Boumerdès sont propres. C'est indéniable ; la station balnéaire de Zemmouri-El-Bahri ex-Courbet-Marine, distante d'une vingtaine de kilomètres à l'est de la ville de Boumerdès, est prisée particulièrement par les estivants de tout le centre du pays. Elle a énormément d'atouts pour devenir une grande destination nationale et même mondiale ; mais le travail qui reste à faire pour atteindre cet objectif est immense. Elle doit d'abord être prise en charge par des professionnels du tourisme passionnés par leur travail, qui ont des ambitions et de grands projets. Ils existent paradoxalement à Zemmouri-El-Bahri même s'ils ne sont que quelques éléments. Il faut donc l'extraire aux bricoleurs, à la cupidité des délinquants des plages et, en matière de planification de développement sur le long terme, aux autorités locales qui n'ont pas de culture touristique pour prendre la mesure du trésor que la nature a généreusement offert à cette région. Du pétrole vert à profusion. Nous sommes partis pour une journée de week-end pour prendre un peu la température de la saison estivale dans la localité et nous avons entamé cette tournée par l'hippodrome Emir-Abdelkader, pompeusement flanqué de qualificatif international. On pensait qu'en période estivale, cette infrastructure de 75 ha, ouverte en 1990 pour mettre en échec la nuisance de l'ex-FIS dans toute sa puissance, serait une ruche où les activités sportives, équestres et récréatives seraient nombreuses. Première étape, premier choc.
Délabrement, ordures, absence de l'Etat, pillage de sable,...
Nous avons découvert une situation scandaleuse. La tribune est complètement délabrée. Dans ce que furent des locaux techniques et commerciaux, sous cette tribune d'où se dégagent des odeurs nauséabondes, plein de détritus et des murs fissurés. Cette tribune constitue un danger pour les turfistes. La route interne menant vers une partie des box des chevaux est quasiment impraticable. Selon quelques propriétaires, drivers et jockeys que nous avions rencontrés et qui en ont gros sur le cœur, la gestion de cet établissement public laisse à désirer. Nous y reviendrons avec plus de détails sur le sujet. Nous prenons la direction est de la station balnéaire de Zemmouri-El-Bahri pour entrer dans une partie de la forêt du Sahel par la nouvelle route à partir de l'hippodrome. Cette route est ouverte pour remplacer un ancien chemin communal, désormais fermé après l'installation d'une caserne de gendarmes. Premiers constats : des décharges d'ordures jonchent la route. Arrivée devant le site des 250 bungalows construits et vendus par l'ex-EPLF de Boumerdès, des petites décharges d'ordures se multiplient. S'ajoutent les détritus que jettent partout les propriétaires des habitations qui font des travaux d'aménagement. Un gardien des chalets nous guide derrière le mur de clôture du site. Certains habitants se contentent de balancer leurs sachets d'ordures derrière le mur qui donne directement sur la forêt. Et pourtant, les occupants jouissent d'un niveau économique beaucoup plus élevé que leurs concitoyens qui vivent dans des quartiers populaires. «C'est parce que l'APC refuse de ramasser les ordures de ces chalets», explique le gardien de ce petit village. Mais la négligence de la collectivité locale n'explique pas à elle seule cette situation déplorable. Espérons que la nouvelle association créée par une partie des propriétaires des bungalows réussira à trouver des solutions pour préserver l'environnement. Un peu plus loin de ce petit village de villégiature, un poste de la Protection civile est fermé mais l'emblème national flotte sur le mât installé sur la toiture du bloc. C'est la plage la plus à l'est de Zemmouri-El-Bahri à la lisière de l'immense forêt marine qui arrive sur plus d'une dizaine de kilomètres jusqu'à oued Issers. «C'est moi qui l'ai hissé», nous dit un jeune qui a installé, avec ses frères, quelques parasols mis en location. Des familles sont installées profitant de la tranquillité et des espaces, loin des sables encombrés du centre de Zemmouri- El-Bahri. Un jeune de 29 ans fait office de gardien du parking où sont garés une vingtaine de véhicules immatriculés à Boumerdès, Tizi- Ouzou et Alger. Le tarif du stationnement est le même sur tout le littoral de Boumerdès, c'est 100 dinars pour les véhicules de tourisme. Plus pour les autres véhicules. Ce sont les gardiens qui ont fixé ce tarif, foulant aux pieds les délibérations des APC et autres cahiers des charges remis aux jeunes pour les parkings concédés gratuitement, rappelons-le, aux intéressés. Les clandestins comme celui qui est en face de nous ne s'embarrassent d'aucune réglementation. Ce sont des centaines de milliers de dinars ramassés chaque jour. Dans certaines agglomérations comme Boumerdès-Ville, les recettes quotidiennes se comptent par millions. Les collectivités locales et le Trésor public ne reçoivent aucun sou. «Nous avons tout fait pour ouvrir cette plage et sans l'aide de la commune. Nous avons aménagé cette piste nous-mêmes en ramenant du tuf.» C'est le gardien du parking qui parle. Il nous explique, en outre, qu'en matière de sécurité, tout va bien. «Les gendarmes passent chaque jour pour s'enquérir de la situation. » Et en cas de noyade qui intervient ? «Pas de problème, moi et mes frères nous veillons sur les familles et les baigneurs», répond le loueur de parasols. Hallucinant. Des jeunes, dont les bonnes intentions ne souffrent d'aucune suspicion sinon qu'ils veulent seulement s'en sortir, se sont substitués, de bonne foi, à l'absence des institutions locales de l'Etat pour aménager une piste, ouvrir une plage à la baignade, hisser l'emblème national sur un bâtiment de la Protection civile fermé et assurer la surveillance de ladite plage. Cela ne peut se passer qu'en Algérie. Aux alentours de cette plage, nous avons remarqué que les résidents des bungalows cités plus haut ont aménagé avec du sable un long obstacle pour empêcher des camions des pilleurs de sable d'entrer dans le cordon dunaire qui sépare sur une distance d'environ 150 mètres la forêt de la mer. Dans cet endroit prospèrent des écosystèmes spécifiques à cette région. Mais cet obstacle n'est pas suffisant pour résister à la puissance d'un engin des travaux publics. La piste ouverte par les pilleurs de sable est visible. Les langues des jeunes qui se sont d'abord assurés qu'ils ont à faire à un journaliste, se sont déliées. «Ici, le pillage de sable se fait jour et nuit. Le prix de la revente d'un chargement d'un camion comme un GBH rapporte 50 000 dinars. Celui qui charge avec un engin est payé 10 000 dinars. Ce sont les gens d'«eddaoula» (agents de l'Etat ndlr) qui organisent et supervisent ce pillage.» On nous balance ensuite des noms et des fonctions. Divulguer les noms et les fonctions des personnages cités, c'est exposer ces jeunes à de graves représailles qui peuvent leur coûter la vie. Nous insistons sur le fait que leur vie pourrait être mise en danger. Nous quittâmes l'endroit pour nous diriger vers la partie de la forêt récréative du Sahel. Au bivouac du Cavalier Abderrahmane Farès, situé à la lisière de cette forêt, nous entrons enfin dans un site dédié aux vacances.
Le bivouac du Cavalier Abderrahamne Farès
Pour ceux qui ne connaissent rien de Abderrahmane Farès, il a été le chef de l'exécutif provisoire de la République algérienne du 19 mars 1962 au 25 septembre de la même année. Il s'est installé avec son équipe au Rocher-Noir présentement Boumerdès pour co-organiser, avec l'administration française, le référendum qui a abouti à l'indépendance de notre pays. Mine de rien, la ville de Boumerdès a été, pour quelque temps, la première capitale de l'Algérie indépendante. Abderrahmane Farès, classé politiquement comme un moderniste, est décédé en ce lieu, c'est-à-dire au bivouac du Cavalier le 15 mai 1991. D'où l'appellation de ce site de camping dont la construction a été lancée par son fils Mourad en 1986 pour ouvrir en 1991. Ce n'est pas les autorités qui ont baptisé l'endroit au nom de Farès mais son fils Mourad. Dans cette Algérie, un homme d'Etat qui, plus est, a occupé de hautes fonctions exécutives, est décédé presque dans l'anonymat parce que tout simplement il a refusé de céder sur ses convictions. Fermons la parenthèse politique pour revenir à Mourad qui s'est débattu seul pour ouvrir ce site de 4 ha. On peut considérer qu'il est un peu un historique dans le domaine du tourisme à Zemmouri-El-Bahri. Il a, par ailleurs, cumulé dans le secteur une somme d'expériences non négligeable. Actuellement, il met à la disposition d'une clientèle fidélisée 40 chambres de chalets et des tentes de camping. En pleine saison, il emploie 50 personnes. Cette clientèle vient des villes du sud des Hauts-Plateaux, de la Haute-Kabylie et de l'Algérois. A notre arrivée, il y avait foule devant la cafette du bivouac entre vacanciers en place et des clients qui arrivaient. Nous avons réussi à lui arracher quelques minutes pour discuter avec lui principalement sur l'avenir. Il aimerait acquérir un terrain pour bâtir un complexe de vacances d'un standing plus élevé que le bivouac. La discussion était agréable avec notre hôte mais il nous restait des choses à voir. Sur le chemin vers le centre de Zemmouri- El-Bahri, une petite escale s'imposait à la forêt récréative du Sahel.
Cette année, ce sont les groupes de scouts venus de Sétif, M'sila, Bordj-Bou-Arréridj ou d'autres villes du pays qui ont installé leur bivouac. Le chef du groupe venu de Sidi Aïssa dans la wilaya de M'sila témoigne que tout se passe bien. D'autres familles sont installées à l'ombre des pins maritimes. Quelques-unes se sont installées pour quelques jours en camping. La caserne des gendarmes n'étant pas loin, la sécurité a encouragé ces familles à rester sur place. De plus, les petits dealers et autres délinquants qui squattaient quelques kiosques et gargotes ont été, semble-t-il, chassés des lieux. Seul inconvénient, la forêt n'a pas été débroussaillée cette année. Mais un plan d'aménagement de 30 hectares de bois est à l'étude au niveau de l'administration de la wilaya. Plus loin le camping Nakhla, monté par trois jeunes cadres en deux mois. Pour l'heure ils n'ont installé que 60 tentes et 4 chalets en bois. Nous arrêtons un père de famille qui allait quitter les lieux après un séjour de 10 jours en famille. Il vient de Saint-Etienne en France : «Je vous assure que nous avons passé un séjour merveilleux», répond-il à notre question. Au complexe Adim Omar, un ensemble de 54 bungalows de standing et 27 avec piscine, restaurants et autres commodités étalés sur une superficie de 6 ha, l'entrée n'est permise qu'aux résidents. Les agents de service en tenue sont stricts. Ce complexe héberge moyennement 2 000 personnes et emploie 120 personnes en pleine saison.
Des professionnels pour mettre Zemmouri-El-Bahri sur la voie du développement durable
Chez Omar, les prestations sont professionnalisées et côtoient les normes internationales. L'ouverture au centre Zemmouri-El-Bahri de l'unique restaurant de standing – Le Courbet- Marine – spécialisé dans les menus à base de poisson — est aussi son œuvre. Il faut croire que Omar qui s'est lancé dans le secteur en 1994 est un acharné du tourisme. Ce qu'il a subi comme entraves de la part de l'administration, de la part des terroristes ; un attentat contre lui et l'assassinat de son frère, plus la destruction lors du séisme de 2003 de 70% de son projet, aurait pu le pousser à céder à la fatalité. Eh bien non. Il a tout reconstruit et cherche, en outre, à être un acteur du développement du secteur non seulement à Zemmouri mais partout en Algérie. Il milite activement en effet pour cet objectif. Il a créé, à cet effet, l'Association locale des investisseurs dans le tourisme et il est le secrétaire général de la Fédération nationale des hôteliers. Mourad Farès et Omar Adim, deux acteurs d'expérience, activent dans un secteur extrêmement prometteur dans cette région. Ils le savent très bien. Quelques données peuvent étayer cette perspective. L'environnement de la commune de Zemmouri est sain. Démonstration : la superficie de la municipalité d'environ 30 000 habitants est de 55,5 km2 dont 3 178 hectares de terres agricoles. Sa production est d'essence agricole, maraîchère 367.018 quintaux, raisin de table 84.013 q et céréale 19.708 q. Concernant la filière pêche, les pêcheurs de la localité captent annuellement autour de 5 500 q dont 90% de sardine.La commune est en possession d'un patrimoine forestier de 1 500 hectares dont une grande partie est située au bord de la mer dont une centaine d'hectares du fameux cordon dunaire. La Direction du tourisme de Boumerdès a lancé des études pour l'indentification, la délimitation et les travaux de viabilisation d'une Zest (Zone d'expansion des sites touristiques) de 1 862 hectares à l'est de l'ex-Courbet-Marine et 406 hectares à l'ouest du port de pêche. A Zemmouri, une station d'épuration des eaux usées est fonctionnelle depuis 2003. C'est un solide argumentaire pour asseoir une vocation touristique. Encore faut-il qu'elle trouve des professionnels, comme ceux cités plus haut pour la concrétiser en industrie créatrice de richesses et d'emplois.


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