Une photo «de famille» assez éloquente a été publiée hier par le ministère de la Culture où l'on voit Azeddine Mihoubi en compagnie d'une vingtaine d'étudiants de l'Ecole supérieure des Beaux-Arts avec, bien visibles, quelques collations pour signifier la fin de la grève de la faim. Le ministre de la Culture Azeddine Mihoubi a tenu, avant-hier, une deuxième réunion avec les étudiants grévistes des Beaux-Arts qui a enfin abouti à l'amorce d'un règlement définitif des problèmes qui rongent l'école depuis des dizaines d'années. C'est du moins ce que miroite le dernier communiqué de la tutelle qui affirme la résolution, à court et moyen terme, de l'ensemble des revendications soumises par le mouvement estudiantin. Ce sont des «mesures fermes» prises par le ministre : il s'agit de fixer la résidence des beauzaristes au Village des artistes de Zeralda jusqu'à la prochaine rentrée avec un renforcement des moyens de transport et de restauration, d'externaliser les activités des étudiants à la rue, d'organiser un festival de l'Ecole supérieure des Beaux-Arts en septembre prochain ainsi qu'une exposition collective au niveau du Palais de la culture en avril 2017. Sur le plan pédagogique, la tutelle s'engage à organiser, ce jeudi, une réunion de la commission mixte culture-enseignement supérieur afin d'intégrer le LMD au sein du système d'enseignement de l'école ainsi qu'une rencontre quadripartite qui réunira les étudiants, les enseignants et des représentants des deux ministères. Cette série de mesures a été notifiée sur un P-V signé par les étudiants et le ministre Azeddine Mihoubi. De son côté, la porte-parole du mouvement, Myriam Zeggat, exprime son soulagement de voir leurs revendications enfin prises en compte mais demeure vigilante quant à la suite des discussions : «Nous sommes ébahis par la réactivité du ministère de la Culture et nous pensons que c'est en bonne voie. Seulement le problème de l'Ecole des Beaux-Arts concerne l'ensemble du secteur culturel et c'est pourquoi la présence de tous les acteurs de la culture est indispensable.» Ainsi, le rassemblement prévu hier à 14h à l'école a été maintenu et devait réunir de nombreux artistes des différentes disciplines «afin d'échanger des idées et des propositions en vue d'élaborer une pétition demandant un certain nombre de mesures et de réformes qui concernent l'ensemble du secteur». Et de conclure : «L'Ecole des Beaux-Arts est malade parce que tout le secteur est sinistré», indique Myriam Zeggat.