Va-t-il réussir un «come-back» gagnant ? Catastrophique lors de son prêt à United en 2014/15, le buteur de Monaco Radamel Falcao voudra montrer à toute la ville de Manchester, sur la pelouse de City lors du 8e de finale de Ligue des champions mardi, que son talent ne s'est pas perdu avec les blessures. «Il a un peu moins de force mais plus d'expérience. C'est la vie, c'est comme ça »: Leonardo Jardim sait que son capitaine colombien n'est plus le joueur qu'il a été, mais il sera le principal atout offensif monégasque contre les «Citizens». En atteste son excellent ratio avec 22 buts inscrits en 27 matchs cette saison. Cela représente 20,4% des 108 buts du club de la Principauté alors qu'il n'a pris part qu'à 65,9% des 41 matches de son club, toutes compétitions confondues. Ces chiffres permettent au «Tigre» colombien d'exister à nouveau dans le monde des buteurs qui comptent après plusieurs années de galère. Ce n'était pourtant pas gagné: un claquage dès le 3 août contre Fenerbahçe (3-1), puis un traumatisme crânien contre Nice, le 21 septembre (0-4), laissaient présager du pire. Même au sein du club, dans les bureaux de Louis-II, certaines interrogations commençaient à monter. Pourtant au centre d'entraînement de La Turbie, le joueur et les différents staffs (médical et sportif) restaient persuadés de la faisabilité d'un retour au plus haut niveau, après deux années anglaises ratées à Manchester United (2014/15), puis à Chelsea (2015/16). Depuis le début de la saison, Falcao, Leonardo Jardim et le service médical avaient passé un accord: redevenir un athlète sur le plan physique. Car ensuite, ses qualités footballistiques reviendraient automatiquement. «La qualité reste toujours» Le docteur Kuentz, responsable du service médical, avait tablé sur une période de six mois afin que le joueur puisse atteindre sa plénitude. Malgré les blessures, Falcao est revenu progressivement. «Je le gère différemment des autres, explique Jardim. Parce que c'est un joueur de top niveau mondial. J'ai dit en début de saison que j'étais sûr de sa réussite. La qualité reste toujours. Il a un peu moins de force que lorsqu'il était à Porto ou l'Atletico, mais plus d'expérience. C'est la vie, c'est comme ça.» Très vite, Falcao a marqué à nouveau. «Il nous parle beaucoup, se mélange avec le groupe, a beaucoup de respect et d'humilité, explique le latéral gauche Benjamin Mendy. Et sur le plan sportif, il est très fort.» Après la victoire contre Nice (3-0) le 3 février, soit exactement six mois après son claquage contre Fenerbahçe, le Colombien, auteur d'un doublé, était radieux. «J'étais sûr d'être resté un bon joueur, soulignait-il. Il me fallait du temps de jeu. J'en ai. Mes performances sont là.» «Ici, il est en pleine confiance. Tout le monde lui donne cette confiance. Il parle beaucoup, s'implique et marque. En plus, il n'est pas égoïste dans le jeu», ajoute son acolyte de l'attaque et enfant du club, Valère Germain. Pour s'en persuader, il n'y a qu'à écouter Lucien Favre, entraîneur suisse de Nice, élu plusieurs fois meilleur coach de Bundesliga. «Il bosse beaucoup pour l'équipe, presse avec beaucoup de courses, précise-t-il. Avec Germain, ils le font très bien. C'est le premier rempart. Et devant le but, Falcao trouve très vite la position de tir. Il joue juste, se déplace bien, possède un bon jeu de tête et un pied droit extraordinaire. C'est étonnant qu'il revienne à ce niveau-là.» Désormais, pour acter définitivement son retour, il ne lui reste plus qu'à effectuer le plus difficile : confirmer en Ligue des champions, à Manchester. Et partir du nord de l'Angleterre sur une meilleure impression !