Un délégué médical ou pharmaceutique gagne nettement plus qu'un professionnel de la santé publique, auxquels s'ajoutent des primes et des motivations pour un meilleur rendement. Avec plus d'expérience, ce professionnel technico-commercial de la santé peut espérer gagner davantage. C'est plutôt la rémunération qui est attractive pour ce métier très prisé ces dernières années par les diplômés du secteur biomédical. Des témoignages recueillis auprès de certains délégués de la région de Guelma ont pu nous apporter des éclaircissements. Malika 39 ans, «Pour pouvoir m'inscrire dans ce créneau que je trouve porteur, j'ai opté pour un bac scientifique. J'ai bossé durant les trois années du secondaire pour accéder à une filière biomédicale. Puis mon père m'a beaucoup encouragée. Pour lui c'était le seul débouché qui pouvait m'offrir la possibilité de décrocher un poste de travail dans les meilleurs délais. En plus de mes études de médecine, il m'a toujours aidée à perfectionner les langues. J'ai étudié en parallèle pendant deux années au Centre culturel français de Annaba et cela m'a tout de suite plu. J'ai décroché un doctorat en médecine et j'ai effectué une formation accélérée dans le domaine de la commercialisation des produits de santé. Aujourd'hui, tout se passe bien. Je travaille pour un laboratoire spécialisé dans la promotion d'un antibiotique. Mon seul souci c'est que je me sens très loin du malade, ça me chiffonne parfois, mais c'est un choix que j'assume.» Sabrina, 39 ans, Elle explique comment elle est arrivée à ce poste. «J'étais médecin généraliste dans un centre de santé dans la commune de Khezaras, à l'ex-secteur sanitaire de Aïn Larbi. Je me rendais quotidiennement dans cette localité, distante d'une vingtaine de kilomètres de Guelma, par tous les moyens de transport, bus, taxi, clandestin, pourvu que j'arrive à temps. J'étais chargée de la consultation médicale et du suivi de la PMI (Prévention des maladies infantiles). Au début j'ai beaucoup souffert et en plus on était sous-payés. Une ancienne camarade de classe au lycée et qui travaillait comme déléguée médicale pour un laboratoire pharmaceutique international m'a informée qu'une annonce est parue dans un quotidien national pour le recrutement d'un délégué pharmaceutique pour la région de Guelma. J'ai postulé pour plusieurs raisons, le salaire était nettement meilleur, des conditions de travail qui offrent la possibilité d'être véhiculé avec d'autres avantages comme les voyages et la possibilité de côtoyer des personnes du domaine. De plus ce créneau m'intéressait déjà. J'ai tenté et j'ai été embauchée. Mais la seule chose que je regrette c'est d'être très loin de la thérapie, la symptomatologie, le diagnostic, c'est-à-dire le domaine médical au sens propre du terme.» Radouane, 42 ans «Je couvre une zone qui comprend plusieurs centaines de structures de santé publiques et privées. Je jouis d'une très grande liberté dans mon travail. Je me déplace régulièrement dans ma région pour la promotion de nos produits et pour présenter nos nouveautés. La gamme de notre laboratoire est particulièrement riche : des antibiotiques, des vitamines, des pansements gastriques... Un panel varié très favorable à la promotion de nos produits pour les médecins. Pour entretenir une bonne relation avec les professionnels de la santé, je renouvelle mes visites régulièrement pour ne pas perdre le contact. J'utilise l'outil informatique dans ma mission. Parmi mes propres initiatives je prends des rendez-vous avant la visite, et je trouve que c'est très pratique, ça nous évite plusieurs désagréments. Autant dire que dans ce secteur il n'y a jamais de temps mort ! On est très pris.» Amel, 38 ans médecin généraliste, elle a opté pour ce métier après 8 ans passés dans le secteur public. «Les avantages il y en a beaucoup. Je trouve que je suis autonome dans la gestion de mon programme de travail. C'est moi qui gère tout : mes rendez-vous, mon programme d'action, et en plus je me déplace seule... Souvent, j'ai l'impression d'être chef d'entreprise. Mais après les horaires de travail je ne m'ennuie pas, je ne me sens pas seule car je suis en contact permanent avec mes collègues : on se téléphone et on communique par Facebook sur tous les détails qui concernent nos journées de travail. Et en plus j'attends avec impatience les réunions de coordination avec nos responsables régionaux. Ce que j'apprécie aussi c'est la politique de notre laboratoire employeur qui consiste à récompenser les bonnes performances de ses délégués médicaux. Je trouve que c'est motivant et gratifiant. Toutefois je reconnais qu'il y a aussi des inconvénients dans ce métier. Je n'ai pas de bureau de travail, je passe mes journées sur la route.» Ali, 33 ans Pharmacien de formation, il a opté d'emblée pour le métier de délégué médical. «Moi je veux insister sur les qualités qu'il faut avoir pour être un bon délégué médical, et cela en fonction de ce que j'ai vécu durant ma petite expérience. Il faut avoir une grande patience, car je trouve que ce métier demande beaucoup de perfection. Mais il faut aussi avoir l'art de communiquer, être patient, avoir un très bon relationnel et l'esprit commercial. On doit impérativement faire preuve d'excellentes qualités relationnelles. C'est nécessaire pour gérer la relation délégué-professionnel de santé. Donc les études biomédicales seules ne suffisent pas. D'autres études sont nécessaires. Une formation complète parallèle comme par exemple la communication, le marché, la concurrence... En général, il faut vraiment avoir une bonne culture générale. Si on arrive à répondre à tous ces critères on aura plus de chances de décrocher un poste d'emploi dans ce secteur. De plus, selon les spécialistes, délégué médical, c'est un métier qu'on recrute.