Après le Corse Jules Accorsi, c'est le Breton Denis Goavec qui est à la tête de la barre technique du MC El-Eulma. Ce technicien très expérimenté qui connaît bien l'Afrique (il a dirigé le Vita-Club et la sélection du Bénin) vit sa première expérience en Algérie et il a de l'ambition comme il le confirme dans cet entretien. Le Soir d'Algérie : C'est votre première expérience professionnelle en Algérie ? Denis Goavec : Oui, c'est la première fois que j'exerce mon métier d'entraîneur en Algérie. Et quels sont vos premières impressions après quelques semaines à El- Eulma ? Ma toute première impression c'est le fait d'avoir découvert un pays très accueillant avec des gens d'une extrême gentillesse. Et sur le plan du football ? Sur ce plan-là, je n'ai pas été surpris. Je connaissais déjà le football algérien à travers l'équipe de l'ASO Chlef que nous avions affrontée lorsque j'étais à la tête du club congolais du Vita-Club. Et depuis que je suis à El- Eulma, je regrette de ne pas être venu en Algérie. Quel est l'objectif que vous ont assigné les dirigeants eulmis ? L'objectif, c'est d'assurer le maintien le plus vite possible pour pouvoir ensuite jouer les premiers rôles. Vous voulez faire aussi bien que l'ESS, qui est le club-phare de la région ? On aimerait bien. On n'a pas les mêmes moyens que l'ESS mais on a d'autres atouts. Maintenant, il ne faut pas tout mélanger. Nous avons un championnat très compliqué où la plupart des équipes veulent le titre et il faut y aller doucement. Etes-vous satisfait de votre effectif ? J'ai hérité d'un effectif qui me convient très bien. C'est une équipe qui pratique un beau football comme je l'aime. C'est un mélange de jeunesse et d'expérience et je pense qu'on peut faire du bon travail. Par rapport à votre prédécesseur, le Corse Jules Accorsi, qu'avez-vous changé sur le plan tactique ? Je n'ai pas énormément changé. Après, il y a la touche personnelle et nous avons tous nos petites recettes. Vous êtes cinq entraîneurs français dans le championnat algérien. C'est une sorte de reconnaissance du savoir-faire tricolore ? Oui et je pense que l'Algérie découvre un peu le professionnalisme et il est normal qu'elle fasse appel à des gens qui ont une longue expérience dans le domaine. Personnellement, cela fait 25 ans que j'exerce ce métier. Bon, je considère que je peux apporter quelque chose mais mon but n'est pas de changer le foot algérien en foot français parce que le joueur local a ses propres qualités. James Rodriguez, la star colombienne du Real, a déclaré qu'il avait beaucoup appris dans le championnat français sur le plan physique et tactique. Nous, c'est ce que l'on souhaite, c'est-à-dire apporter cette culture du travail tactique et physique au joueur algérien, tout en lui conservant son talent. Quel est le défaut principal du joueur algérien ? Son principal défaut, c'est le manque de culture tactique. Pour lui, c'est un jeu tout simplement. Mais cela doit rester un jeu ? Oui, d'accord, cela doit rester un jeu, mais c'est comme dans la vie, il y a des règles à respecter. D'ailleurs, on l'a vu avec Halilhodzic qui a su allier le talent du joueur algérien à une rigueur tactique et collective. Au final, il a monté une belle sélection qui a fait un bon parcours en Coupe du monde. Christian Gourcuff est un Breton comme vous. Vous le connaissez ? Oui, bien sûr, je le connais très bien et je lui souhaite la bienvenue en Algérie. Je sais qu'il va ramener lui aussi sa rigueur bretonne et sur le plan du jeu c'est un esthète. Je suis persuadé que cela va bien fonctionner avec lui en sélection algérienne parce que sa philosophie correspond bien aux qualités du joueur algérien. Vous semblez lui faire une totale confiance ... Oui, parce qu'avec peu de moyens à Lorient, il a réussi à monter une équipe au jeu spectaculaire et efficace. C'est le technicien idéal pour l'Algérie ? J'en suis persuadé.