Des mouvements de protestation sporadiques ont été observés ces derniers jours dans une cité populaire dans le quartier d'El Arsa, située sur les hauteurs du centre-ville de Mostaganem dont la construction remonte à la période coloniale. Construit dans les années quarante, les bâtiments d'El Arsa font peine à voir. Pis encore, les modifications des balcons que chaque locataire a effectuées d'une façon anarchique, lesquelles donnent sur l'oued Aïn Sefra et avec la dégradation des murs usés par le temps et par l'incivisme des locataires, l'état de cette cité donne une hideuse image à la ville de ce quartier appelé jadis les Citronniers. Pour se débarrasser de leurs ordures ménagères, certains locataires et ils sont nombreux à le faire, jettent leurs déchets pèle-mêle en face de leur bâtisse, créant ainsi une décharge sauvage, où prolifèrent des rats et des essaims de moustiques, dégageant des odeurs nauséabondes. «Ce n'est plus une cité, c'est une poubelle, s'indigne un locataire. Nous souffrons énormément de cette triste situation qui nous fait honte». D'autres locataires nous ont affirmé regretter de ne pas habiter «la Favela» du Thyphus pour être relogés dans des appartements décents tandis que d'autres ont affirmé qu'ils sont nés dans ces lieux, des logements hérités de leurs parents ou de leurs grands-parents. Un autre locataire n'a pas manqué de nous dire que plusieurs lettres ont été adressées aux services concernés pour prendre en charge les travaux de ravalement des façades mais sans résultat. Impossible d'obtenir un diagnostic de l'état précis des immeubles construits dans les années 40. Son gestionnaire technique est bien l'OPGI qui fait souvent des réparations «cosmétiques» quand les regards des eaux usées sont bouchés, déplorent les locataires. Un des immeubles est très sale (voir photo) et ils ne peuvent pas le cacher et il faudra du courage pour prendre une décision et le démolir, conclut une vieille femme qui y habite depuis sa naissance en 1953. D'ici là, les locataires de cette cité dans le besoin sont priés de prendre leur mal en patience, pour le relogement cela viendra bien un jour, ils l'espèrent. Aujourd'hui, des milliers de personnes attendent des logements sociaux à Mostaganem et l'offre ne répond pas à la demande.