«Les derniers réglages ayant été effectués, le redémarrage de la production sidérurgique nationale, suspendue depuis septembre 2015, sera effectif dans les tout prochains jours», a affirmé une source crédible de l'intérieur du complexe sidérurgique Sider El Hadjar. La même source estime que par ce redémarrage, les perspectives de faire tourner les installations récemment réhabilitées à 100% de leur capacité contribueront progressivement à une limitation des importations des produits sidérurgiques. Le redémarrage effectif de la production était prévu initialement à la fin du mois de mars courant. Cette décision était annoncée lors de la récente visite du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, mais les derniers réglages effectués avant, durant et après cette visite ont permis de mettre un point final aux imperfections signalées lors de la mise à l'essai du haut-fourneau n°2, indique un cadre gestionnaire du complexe sidérurgique. Cependant, fait-on savoir, l'offre ne dépassera pas 1,2 million de tonnes à la fin de l'année 2017 et ce n'est qu'à partir de 2019 qu'elle atteindra son régime de croisière avec plus de 2 millions de tonnes par an pour couvrir une bonne partie des besoins du pays en produits sidérurgiques. N'ayant pas dépassé les 300 000 tonnes en 2015, la production du complexe d'El Hadjar qui périclitait depuis déjà pas mal d'années a favorisé des importations en masse qui ont atteint près de 10 milliards de dollars-an. En signant le contrat de partenariat en septembre 2001 avec le pouvoir de décider de tout et de rien pour la sidérurgie publique algérienne, ArcelorMittal qui détenait la majorité du capital social avec 70% des actifs, a entamé l'acte de décès d'un fleuron de l'industrie lourde nationale. Depuis la signature, en 2001, du contrat de partenariat et jusqu'à sa rupture en septembre 2015, soit durant quelque 14 ans, le groupe du Luxembourg «pompait» annuellement 20 millions de dollars qu'il destinait à faire tourner ses autres unités à travers le monde. Cette information, connue depuis un certain temps déjà par plusieurs cadres de la sidérurgie nationale, a été confirmée par le ministre de l'Industrie et des Mines, Abdeslam Bouchouareb, dans une déclaration faite tout récemment à la Chaîne 3 de la Radio nationale. Raison pour laquelle l'Etat algérien a mis fin à ce partenariat, selon le ministre. Plus grave, font remarquer d'anciens sidérurgistes, le partenaire indien s'adonnait à un pillage en règle des millions de tonnes de minerai de fer et de ferraille laissées sur les lieux par le propriétaire étatique à la suite de la signature du contrat de partenariat. Tout comme il a mis la main sur les équipements et matériels initialement commandés pour assurer l'entretien et la maintenance des installations du complexe El Hadjar. Il en disposait à sa guise, sans que nul ne puisse s'y opposer, regrettent les mêmes anciens sidérurgistes.