Les salariés du complexe sidérurgique d'El Hadjar sont en colère. Et pour cause, ils sont confrontés depuis des mois à une irrégularité dans le virement de leurs salaires. Cette situation s'est compliquée davantage ces derniers jours. Ils venaient d'apprendre que leurs salaires ne peuvent pas être réglés pour ce mois de mars, en raison de l'absence d'un décideur. Le Conseil de participation de l'Etat (CPE) devait régler ce problème lors de sa dernière réunion au cours de laquelle il devait entériner l'acte de rupture du partenariat avec le groupe ArcelorMittal et la nomination d'un manager pour prendre en main la nouvelle unité, relevant d'Imetal et lui choisir un nouveau sigle. Mais aux dernières nouvelles, aucune décision n'aurait été prise en ce sens. Ce qui a engendré le mécontentement des sidérurgistes qui n'aspirent qu'à une seule chose : sortir de cette situation d'attente et voir leur outil de production à l'arrêt depuis des mois redémarrer enfin. Ils ne comprennent pas que l'Etat consent un investissement de l'ordre de 900 millions de dollars pour la réhabilitation des installations de production et que les choses n'avancent pas aussi rapidement dans la désignation d'un staff pour mettre un terme à l'attente qui dure depuis la fin de l'année écoulée. Date, pourtant fixée en octobre dernier par le ministre de l'Industrie et des Mines lors de la cérémonie de «restructuration» du complexe et de sa reprise à 100% par l'Etat algérien. Mais les choses n'ont pas évolué ainsi. Il y a d'abord le maintien en poste des cadres ArcelorMittal pour «soutenir et aider» les nationaux. Ensuite, prévue pour février dernier, la réhabilitation des installations est poussée à fin mai prochain. D'où l'impatience des travailleurs et cadres aggravée par le non-règlement de leurs salaires. Selon des indiscrétions, des cadres du complexe s'apprêtent à se rendre à Alger pour discuter avec les responsables concernés des problèmes auxquels est confronté leur outil de travail. Les jours à venir sont cruciaux pour le devenir du fleuron de l'acier, jadis fierté de l'Algérie.