Soir Auto : Peut-on connaître la place du marché algérien dans les activités de Peugeot Scooter et la zone Afrique du Nord, Europe du Sud et Moyen-Orient que vous gérez? Didier Segnier : L'Algérie est un pays très important pour la marque tant par les modèles qui peuvent se vendre que par la population qui prise les deux-roues. C'est un marché à fort développement prévisionnel pour les cinq et les dix années à venir. On est déjà présent avec des modèles phares, comme le Tweet-125, et notre projet est d'arriver, avec notre partenaire MMDI, à développer les ventes de Beleville. Celui-ci vient à point nommé pour concurrencer de grandes marques comme Honda et Piaggio. On va proposer une offre très intéressante avec un niveau de qualité exceptionnel. Quel serait l'argumentaire que vous allez développer pour la promotion de ces modèles face à leurs concurrents, notamment en Algérie ? On ne se force pas à concurrencer les marques chinoises. Peugeot est synonyme de qualité et de représentation. Nous avons l'élégance, le design et l'innovation pour la commercialisation de nos scooters. Nous sommes convaincus que nous réussirons avec ces nouveaux véhicules. Concernant l'Algérie, c'est un marché atypique pour nous ! On a essayé de suivre notre partenaire MMDI en nous adaptant à la législation avec l'ABS au-dessus de 80 cc. Pour nous, c'est une première mondiale, car l'ABS n'est utilisable qu'à partir de 125 cc. La décision de l'Algérie est avant-gardiste. Mais un ABS à 80 cc n'a pas de sens. Comment résumeriez-vous les qualités du nouveau Belville ? Le scooter Beleville, c'est d'abord le luxe à la française, la qualité et la polyvalence dédiées à la ville. Peut-on connaître déjà les versions et finitions du Belville pour le marché algérien ? On propose Beleville en deux motorisations à 125 cc à refroidissement liquide et un modèle à 200 cc équipé d'un moteur avec un système de refroidissement à air. Du coup, on a discuté avec MMDI pour positionner un modèle à 200 cc avec un système de refroidissement à air. Après, on pourra aborder avec MMDI l'intégration d'un modèle à 125 cc sur Beleville pour viser son introduction à partir de mars 2018. Aussi, on propose deux finitions, à savoir Allure et RS (version sport). A combien estimez-vous le marché des deux-roues en Algérie ? Selon des données de 2016, il avoisine les 5 000 à 6 000 unités, mais les besoins à moyen terme sont de l'ordre de 100 000 unités, avec un volume de 60 000 unités de 50 cc. En revanche, c'est un marché qui a subi les contraintes de la législation, de par les homologations et les licences d'importation qui limitent les ventes des véhicules. Il y aurait entre 40 000 et 60 000 unités qui seraient bloquées à cause de ces problèmes liés à la législation. Je pense que le marché va bientôt se redresser pour atteindre un niveau de 100 000 à 120 000 unités/an. Auriez-vous, à terme, l'ambition de réaliser une usine de montage de scooters en Algérie ? Actuellement, on se concentre sur l'Afrique du Nord parce qu'on a des marchés qui sont vraiment intéressants, comme l'Algérie. Pour vous dire, sur toute la région Mena, l'Algérie est notre premier pays et on espère bien à moyen terme réussir à développer notre stratégie. Concernant l'usine de scooters, nous sommes en pleine réflexion et on avance pas à pas pour pouvoir engager notre projet de réalisation d'une usine.