Le recyclage permet de générer cinquante-six milliards de dinars par an. C'est ce qu'affirme le directeur général de l'Agence nationale des déchets qui insiste sur le tri des déchets à la source. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - En 2016, l'Agence nationale des déchets a recensé 22,94 millions de tonnes de déchets dont 11,5 millions de tonnes de déchets ménagers et assimilés, 11 millions de tonnes de déchets inertes (céramiques et débits de travaux) et 400 000 tonnes de déchets spéciaux. Une quantité qui situe l'Algérie en «intermédiaire». «Nous sommes entre ceux qui produisent moins et ceux qui produisent plus de déchets», précise le DG de l'agence, Karim Ouamane. Intervenant hier au forum du quotidien El Moudjahid à Alger, il souligne la tendance à la hausse des déchets générés due, explique-t-il, à la mutation du mode de consommation des Algériens. «La consommation de l'emballage est en croissance particulièrement le plastique», dit-il encore. Selon lui, l'Algérien produit 310 kilogrammes de déchets par an dont 95 kg de recyclables et 1 696 kg de matière organique. Il cite l'opération pilote de tri des déchets papier lancée il y a deux ans, exclusivement dans des ministères, qui a démontré que l'employé algérien dépense 2 800 dinars par an de papier bureau. «C'est énorme !», dit-il. Autant de déchets qui nécessitent la mobilisation de «400 hectares de foncier pour absorber tous ces déchets produits». «Les déchets produits évoluent en croissant en quantité et en qualité aussi mais comment gérer ces flux de déchets ?» s'interroge le DG de l'Agence nationale des déchets. Pour lui, la solution est de réduire les déchets à la source via les opérations de tri. «Les centres d'enfouissement technique sont une solution temporaire pour la gestion et la résorption des déchets», précise-t-il.Insistant sur le tri des déchets, il reconnaît, toutefois, que celui-ci nécessite des infrastructures de traitement et des moyens de transport. «La mobilisation des gisements d'emballage nécessite un investissement de 5,8 millions de bacs, soit 31 milliards de dinars.» Seulement, poursuit-il, «le recyclage des déchets permet de récupérer 56 milliards de dinars». S'agissant de la collecte des déchets recyclables, l'invité du forum d'El Moudjahid affirme qu'aujourd'hui, 80% du taux de récupération des déchets en Algérie s'effectue par voie informelle. «Selon les registres de commerce, seules 1 000 petites entreprises exercent dans ce domaine», dit-il.