Sur demande du wali de Mila, M. Mohamed Djamel Khenfar, le bureau d'études Coba Portugal, chargé de l'étude du renforcement d'alimentation en eau potable, à partir du barrage Tabellout, dans la wilaya de Jijel, des 11 communes montagneuses du nord de la wilaya de Mila qui ne sont pas alimentées à partir du barrage Béni Haroun, a procédé, lundi matin, à une présentation succincte des résultats de son étude qui est en phase finale et devrait être remise, à qui de droit, au mois de juin prochain. En présence des autorités locales et des cadres du secteur de l'hydraulique de la wilaya, l'évènement a été rehaussé par la présence du directeur général de l'Algérienne des eaux (ADE) en tant que maître de l'ouvrage, le représentant du bureau d'études portugais, porteur du marché pour un montant de près de 15 milliards de centimes, qui a procédé à la présentation de toutes les étapes suivies, les différentes missions, l'état des lieux, les contraintes rencontrées et bien sûr, les variantes des différents systèmes proposés. Ainsi, les besoins en AEP des 11 communes en question ont été estimés à 40 000 mètres cubes par jour (40 000 m3/J) pour une population avoisinant les 200 000 habitants. La prise d'eau se fera donc à partir du barrage Tabellout, dans la wilaya de Jijel, elle passera par la station de traitement qui sera réalisée à proximité de cet ouvrage hydraulique, l'installation de 9 stations de pompage dont 2 d'eaux brutes, la réalisation de 17 réservoirs pour une capacité de stockage de l'ordre de 165 000 m3 et, bien entendu, des centaines de kilomètres de conduites d'alimentation. L'évaluation financière de ce projet (partie Mila) est estimée à 26 milliards de dinars (2 600 milliards de centimes) en plus d'un montant correspondant aux frais d'exploitation de ce système soumis, estimé à 100 milliards de centimes par an ! Les pouvoirs publics ont-ils les ressources financières nécessaires pour mener à terme ce projet ? N'y a-t-il pas d'autres solutions alternatives locales, moins onéreuses et plus fiables ? Les initiateurs de cette option qui est une idée locale au départ (du temps du wali de l'époque Abderrahmane Kadid que la wilaya, en son temps, s'est permis d'annuler 105 projets pour une faramineuse AP (autorisation de programme) de l'ordre de 2 200 milliards, pour non-lancement des travaux de réalisation, n'ont-ils pas cherché midi à quatorze heures, tout bonnement ? Beaucoup de questions restent en suspens dans une wilaya qu'on qualifie, à tort ou à raison, de capitale de l'eau !