Il ne pouvait en être autrement, le 37e anniversaire du Printemps amazigh, célébré avant-hier jeudi, a obligé nombre de chefs de parti à évoquer la question identitaire, chacun sous son angle, plaidant tous pour la promotion da la langue amazighe. C'est ainsi que le RCD a marqué l'événement en organisant, comme de tradition, deux marches populaires, une à Béjaïa et l'autre à Bouira, ponctuées de deux meetings, en attendant qu'il en fasse de même, aujourd'hui, à Tizi-Ouzou. L'occasion pour son président de réitérer les revendications phares du parti à ce sujet, l'officialisation «effective» de la langue amazighe et une «régionalisation modulable» qui tienne compte des spécificités culturelles et sociales de chaque région du pays. Une «régionalisation dans un cadre national», a insisté Mohcine Belabbas, mettant l'accent sur la «nécessité de rajouter à l'organisation administrative actuelle (APC, daïras, wilayas), une instance régionale, aux prérogatives plus larges pour coordonner leur développement». Ce qui suppose, a-t-il ajouté, une «réforme profonde de l'Etat et sa reconstruction à la base». Autre proposition concrète, celle de la secrétaire générale du Parti des travailleurs. Lors de son meeting électoral animé à Boudouaou, dans la wilaya de Boumerdès, Louisa Hanoune a réitéré sa revendication consistant en l'institution d'un secrétariat d'Etat qui aura pour charge «exclusive» la promotion de tamazight et celle de ce «composant essentiel de l'identité nationale». Un département qui bénéficiera d'un budget «important» pour la formation d'enseignants et de traducteurs, susceptibles de généraliser l'usage de cette langue à tous les services administratifs, la justice et d'autres secteurs, a-t-elle encore soutenu. Et de ressasser une autre revendication allant dans le sens de la consolidation du fait amazigh, la proclamation du premier jour de l'An amazigh, soit le 12 janvier, comme «journée fériée et congé payé pour tous les Algériens». Pour sa part, le président du MPA a plaidé pour une «paix linguistique» dans le pays. Pour Amara Benyounès qui animait un meeting électoral à Batna, «après la démocratie calme, il faut parvenir en Algérie à une paix linguistique car l'arabe et le tamazight sont désormais deux langues nationales officielles», estimant dans la foulée qu'«il n'y a plus de place pour la surenchère» et que «la langue amazighe a besoin d'un travail approprié de la part des experts, des spécialistes et des linguistes pour lui donner tous les moyens de devenir effectivement une langue nationale et officielle». Sans citer expressément l'événement du jour, le secrétaire général du FLN a évoqué les constantes nationales chères à l'ex-parti unique, à ses yeux, menacées par des velléités «sécessionnistes» avec la montée en puissance de courants autonomiste et indépendantiste en Kabylie et la naissance d'autres ailleurs, dans d'autres régions du pays. Pour Djamel Ould-Abbès qui était en meeting à Sétif, «l'unité du peuple algérien et du territoire national est sacrée», considérant que «l'unité du peuple algérien et l'unité du territoire national sont des principes fondamentaux pour le FLN et que nul n'a le droit d'y toucher». Des constantes que le secrétaire général de l'ANR a également évoquées, appelant à leur préservation, notamment la langue amazighe dont il considère la reconnaissance en tant que langue officielle comme «un premier pas pour la défense de l'unité nationale». Pour Belkacem Sahli, qui s'exprimait dans un meeting à Chlef, il y a urgence à «prémunir la langue amazighe de toute tentative d'utilisation à des fins de déstabilisation de l'unité nationale».