Le FFS est en colère. Son premier secrétaire national, Ahmed Betatache, l'a ouvertement exprimé hier lors d'une conférence de presse animée au siège du parti. La cause ? «Le refus du bureau de l'APN de la proposition de loi déposée par le groupe parlementaire du FFS relative à la réhabilitation des victimes de 1963-1965». L'autre fait marquant de cette sortie médiatique est relatif à son silence sur la question des présidentielles. Abder Bettache - Alger (Le Soir) Réuni en session extraordinaire jeudi dernier, le secrétariat national du FFS a exprimé, par la voix de son premier secrétaire national, sa «déception», voire «sa colère» à l'endroit du bureau de l'Assemblée nationale. Ahmed Betatache, dans une déclaration liminaire lue à la presse, s'est interrogé sur «les dessous» et autres «objectifs» que s'est fixés le bureau de l'APN de «rejeter la proposition de loi déposée par le groupe parlementaire de notre parti». Selon le conférencier, l'Assemblée nationale s'appuie pour justifier son rejet «sur l'article 121 de la Constitution qui légitime le refus dès lors où un projet engendrerait des dépenses supplémentaires». «Le dossier des anciens de 1963 est d'une importance capitale pour le FFS et occupe une place importante dans nos cœurs et ce, pour des considérations historiques, morales et politiques. (...) Le pouvoir renie et continue à renier ses engagements de reconsidérer les accords historiques du 16 juin 1965, conclus entre le FFS et le FLN et qui consistent à reconnaître les martyrs de 1963», a expliqué le secrétaire du premier parti de l'opposition démocratique en Algérie. Et d'ajouter : «Aujourd'hui il est de notre droit de nous interroger sur cette attitude adverse affichée par le bureau de l'Assemblée nationale à l'égard du groupe parlementaire de notre parti. Ainsi, nous disons clairement qu'il y a mauvaise foi et une volonté délibérée d'anéantir toutes initiatives émanant de députés, ce qui fait de ce parlement, «une assemblée fragile.» Ahmed Betatache a évoqué le refus de ce même bureau de l'Assemblée de la présentation de la politique générale du gouvernement après une année d'exercice. Il s'est également insurgé contre le refus de la mise en place d'une commission d'enquête sur les événements de Ghardaïa. En somme, pour le FFS, il «s'agit d'une volonté délibérée du bureau de l'APN de ne donner aucune suite aux demandes formulées par l'opposition». Par ailleurs, le premier secrétaire national du FFS a réitéré la position de son parti concernant l'échéance électorale d'avril prochain. Sur cette question précise, M. Betatache dira que son parti n'a pas encore tranché la question des présidentielles. «Notre parti aura à traiter, à trancher et à rendre publique sa position au moment opportun», a-t-il expliqué, tout en ajoutant que le FFS «ne rentre pas dans la guerre des clans et des mots», répondant ainsi à une question sur les propos du secrétaire général du FLN.