Comme partout ailleurs à travers le pays, les législatives à Bouira n'emballent pas. Hormis les meetings animés par des chefs de partis, comme celui de Sour-El-Ghozlane animé par Amar Ghoul du TAJ, et celui de Djamel Ould-Abbès, du FLN, pour qui les militants ont mobilisé pour la circonstance tous les moyens pour donner une bonne image et pouvoir remplir la salle des fêtes de Sour-El-Ghozlane et la salle des conférences de la maison de la culture Ali-Zamoum de Bouira, remplie en partie par des écoliers ramenés, comme nous l'avions signalé dans ces mêmes colonnes, des lointaines communes du sud de la wilaya où les gens acceptent encore de libérer leurs enfants pour ce genre de rendez-vous, force est de constater que les élections législatives du 4 mai prochain n'attirent pas grand monde. Il est vrai que jusqu'à présent, austérité oblige, seuls une dizaine de partis se sont fait connaître à travers les affiches, alors que dans la wilaya de Bouira, ils sont 17 partis à s'être engagés pour ces joutes à la conquête de neuf sièges de députés. Aussi, face à cette indifférence totale largement perceptible dans les meetings, les candidats des partis engagés ont opté pour la proximité, quand ils ne font pas carrément du porte-à-porte. Ainsi, si au niveau du chef-lieu de la wilaya, l'on ne s'aperçoit de l'existence de cette campagne qu'à travers les affiches qui sont souvent d'ailleurs déchirées quelques minutes après leur installation sur les panneaux, souvent œuvre des partis engagés et confiée à des jeunes qui viennent déchirer les affiches des autres partis pour placer parfois plusieurs affiches de leur parti sur ces panneaux en se souciant peu du respect des numéros et de la place qui leur est réservée ; plusieurs candidats préfèrent travailler la proximité en multipliant les sorties à travers les communes et les grands villages aux fins de rencontrer directement les populations et leurs représentants et essayer de «quémander» leurs voix. Aussi, pour réussir cette opération, des candidats engagés préfèrent concentrer leurs efforts dans leurs fiefs. C'est le cas de Boualem El Makhfi du MPA qui multiplie ses sorties dans la région de Lakhdaria et ses communes, ou encore Hadj Moussa Tayeb du MEN qui porte tous ses espoirs sur sa région natale, Sour-El-Ghozlane. D'autres partis comme le RCD multiplient leurs sorties dans la région berbérophone à travers les communes des daïras de M'chédallah, Bechloul, Haïzer et Bouira, en multipliant les meetings et autres rencontres avec les populations ; alors que les partis considérés comme des grosses cylindrées, il n'y a que le RND qui est en train de sillonner quotidiennement toutes les communes de la wilaya, à la rencontre des populations en chargeant un candidat pour chaque région. Durant les deux journées de vendredi et samedi, tandis que le FLN était signalé à M'chédallah avec un meeting dans la salle Boukrif-Salah, animé par Sadek Bouguettaya pour qui les militants FLN ont dû faire appel aux militants de Sour-El-Ghozlane et Aïn Bessem pour remplir cette petite salle, le RND dont le tête de liste, Dr Bouha Mohamed, a déjà occupé les postes de P/APW et de sénateur, continuait à sillonner les communes à la rencontre des populations en lueur expliquant les enjeux de ces élections et surtout en écoutant leurs doléances. Autre parti qui se base beaucoup sur la proximité ; le FFS dont le tête de liste, Djamel Baloul de la commune de Chorfa, et qui partage cette caractéristique, avec le tête de liste du RCD, Yahia Akkache, natif également de Chorfa, essaye de capter l'électorat berbérophone de cette région. Néanmoins, le FFS pourra compter également sur la région de Lakhdaria puisque le deuxième de la liste, n'est autre que l'ex-P/APC, Mohamed Oukil, qui était très populaire et qui fut injustement démis de ses fonctions de maire de Lakhdaria en novembre dernier pour une histoire de condamnation à une prison ferme alors que cette condamnation n'était pas définitive. Ce sont là, jusqu'à présent, les partis qui se sont signalés, alors que d'autres n'ont même pas affiché pour le moment leurs listes pour connaître les visages de leurs candidats. Mais peut-être que ces partis savent qu'ils n'ont aucune chance face aux quatre partis que sont le FLN, le RND, le FFS et le RCD, qui se sont jusque-là partagés les sièges de députés mis en jeu dans la wilaya de Bouira.