Le coup d'envoi du brevet de l'enseignement moyen a été donné hier dans la hantise de la fuite des sujets. Le ministère de l'éducation a pris des mesures draconiennes pour éviter la fraude et la fuite des sujets. Ceci n'a pas empêché la publication du sujet de l'arabe sur les réseaux sociaux, vingt minutes après le début de l'examen. Des rumeurs ont circulé sur plusieurs sites qui prétendaient diffuser les sujets. Salima Akkouche - Alger (Le Soir) - Plusieurs pages Facebook ont été ouvertes à l'occasion de l'examen du BEM pour servir d'espace de partage des sujets d'examen. Des tribunes d'échanges de sujets et de leur corrigés, ont été créées. Sur la page «bac 2017, yes we can» sur Facebook, plusieurs postes ont été publiés depuis la nuit du samedi à dimanche, prétendant détenir les sujets des épreuves du BEM. «Fuite des sujets du BEM 2017 des mathématiques, arabe et de la physique, partagez pour aider les candidats du BEM. Si vous ne savez pas comment le faire, laissez un commentaire, et je vous envois les sujets via des messages privés», lit-on sur la page. Des commentaires et des demandes d'aide pour avoir les sujets affluent. Pourtant, c'est la date de juin 2015 qui est affichée sur le sujet posté, et lorsque on clique sur le lien affiché pour télécharger les sujets, rien ne s'affiche. D'autres postes ont publié des sujets en actualisant la date avec l'année 2017. Pourtant, ce ne sont que des rumeurs. Un autre sujet de l'éducation islamique a été aussi posté avec des réponses. La page est remplie de liens et de postes demandant à ceux qui désirent avoir les sujets du BEM de se manifester. «Ils recevront les sujets et les corrigés en message privé» promet-on. Pourtant, ce ne sont pas les vrais sujets. Cependant, vingt minutes après le début du premier examen de la matinée, le sujet de l'arabe a été posté sur facebook. Ceci, en dépit de l'interdiction des téléphones portables pour les élèves et les enseignants. Ces derniers ont eu l'interdiction de récupérer leurs téléphones jusqu'à la fin de l'examen de l'après-midi. On pensait que la fouille par les détecteurs de métaux subie par les élèves, l'installation de brouilleurs de réseaux, l'interdiction du portable et les risques encourus (un candidat surpris avec un portable écope d'une exclusion allant jusqu'à trois ans) ont fait réfléchir. Pourtant, le sujet partagé sur les réseaux sociaux était bel et bien le sujet distribué en classes d'examen. La ministre de l'éducation nationale qui a redoublé de vigilance a déclaré, à partir de la wilaya de Mascara, où elle a donné le coup d'envoi de cet examen, que la fuite n'est pas imputable à une faille dans le dispositif de sécurisation, mais plutôt à l'éthique et la morale. Nouria Benghbarit a préféré minimiser l'ampleur de la fuite. «Les quelques dizaines de cas de diffusion enregistrés hier, sont sans impact, puisqu'elles ont eu lieu après la distribution des sujets», a-t-elle déclaré. La ministre de l'éducation qui dit disposer de moyens et de compétences techniques pour identifier les auteurs de ces actes, promet des sanctions très dures contre ceux qui ont diffusé ces sujets.