Le P-dg du groupe Sovac, représentant des marques Volkswagen, Skoda et Seat, a reconnu qu'une bonne partie des clients qui ont pris d'assaut lundi les showrooms et succursales du groupe à l'ouverture des précommandes pour la Golf 7 et la Seat Ibiza sont des revendeurs acquis aux pratiques spéculatives. Younès Djama - Alger (Le Soir) - Tout en reconnaissant la difficulté de lutter contre les pratiques spéculatives de la part de revendeurs «informels», Mourad Oulmi a annoncé qu'il a donné des instructions fermes au niveau des showrooms de Sovac pour pallier cette problématique. «Ce sera un seul bon de commande pour un seul client avec un seul paiement. Il n'y aura pas d'espèces mais uniquement avec un chèque bancaire pour éviter qu'il y ait ces pratiques, a prévenu Oulmi qui était l'hôte de l'émission «l'Invité de la Rédaction» de la Chaîne 3. Il confirme ce faisant que ses agents commerciaux ont accueilli des revendeurs cette semaine. Désormais, les ventes ne se feront qu'au profit des citoyens qui «ont réellement envie d'acheter», assure le P-dg de Sovac. Mourad Oulmi joue la transparence et annonce qu'une visite sera organisée au profit de la presse nationale et internationale au mois de juillet prochain, à l'occasion de l'inauguration de l'usine de Relizane en présence des présidents de Volkswagen, Skoda et Seat dont des modèles y seront fabriqués (montés dans un premier temps, Ndlr). Le P-dg de Sovac nie que son usine serve uniquement au montage des pneus, comme des photos partagées sur les réseaux sociaux ont pu le faire croire. Il met cela sur le dos du P-dg de TMC, Mahieddine Tahkout, dont les véhicules Hyundai importés préalablement pour son usine de Tiaret assemblés (en kits) ont enflammé les réseaux sociaux. «Certains opérateurs ont donné une mauvaise image de la profession. Nous à Sovac, nous ne sommes pas comme ça, nous sommes connus sur le marché où nous existons depuis plus d'une vingtaine d'années. Qu'on ne nous mette pas dans le même sac», a soutenu Oulmi. Sur les critiques concernant la formule SKD adoptée par certains concessionnaires et assimilée à de l'importation déguisée, Mourad Oulmi tient à préciser : «Il faut savoir que les grands constructeurs, Volkswagen, Ford, Toyota, sont des constructeurs automobiles qui existent depuis une centaine d'années. Une industrie automobile ne se crée pas en une année ou deux, il faut au minimum une dizaine d'années. Or, en Algérie, nous venons de commencer. Renault depuis trois ans, à Volkswagen nous commençons à peine. Il nous faut quatre à cinq ans pour atteindre le vrai CKD, et une dizaine d'années pour bâtir une vraie industrie automobile.» Il demande un accompagnement dans le cadre d'une «vision claire» et une stratégie à court moyen et long terme. Et ne pas se limiter au montage de véhicules mais créer une «vraie industrie» automobile. Et aussi, il en appelle à la nécessité de créer un écosystème autour de l'industrie automobile, en favorisant la concurrence et en consentant des avantages fiscaux et parafiscaux (déjà existants). «On a besoin de deux ou trois constructeurs qui seront les locomotives qui vont créer cet écosystème. Avec cet objectif de faire de l'Algérie une plateforme d'exportation vers l'Afrique et d'être aux premiers rangs des pays maghrébins en matière d'exportation de pièces de rechange. C'est, en tout cas, notre ambition à Sovac.» Le P-dg de Sovac a mis en avant les capacités de l'Algérie à relever le défi de l'exportation d'autant que le potentiel existe bel et bien.