Comme chaque année, l'Etat prévoit des permanences le jour de l'Aïd, devant se tenir par certains commerces, pour assurer le service minimum ; et comme chaque année, les commerces n'étaient pas au rendez-vous. Mounira Amine-Seka - Alger (Le Soir) - Selon les annonces des associations de protection du consommateur, 35 785 commerces devaient faire la permanence le jour de l'Aïd, à travers le territoire national, dont 4 700 boulangeries et 23 000 épiceries ou «alimentations générales». Or, le matin de l'Aïd, Alger a vu plus de 90% des commerces fermés. Les boulangeries quasi-inexistantes et les épiciers, à part ceux habitant au dessus, aucun n'a ouvert. Hormis quelques pharmacies dans les quartiers populaires d'Alger, tels Belcourt, les Annassers, le Vieux Kouba, Bordj El Kiffan et El-Biar, quelques boulangeries seulement ont assuré l'approvisionnement en pain ; ce qui a obligé les citoyens à se rabattre sur les corbeilles de pains de commerçants ambulants qui se sont réinstallés après la prière de l'Aïd. Pour exemple, dans le quartier Douzi de Bab-Ezzouar, la boulangerie a inhabituellement baissé le rideau, après avoir livré la quantité de pain commandée par les marchands ambulants qui l'ont revendu à travers les rues de la commune à forte densité de population. Quant au lait, quelques magasins d'alimentations générales se sont contentés d'en vendre. La commune de Hydra a vu passer une journée digne d'un vendredi matin, où la quasi-totalité des magasins, dont les librairies, les alimentations générales et même les taxiphones sont restés fermés. A contrario, à la cité Mokhtar Zerhouni, appelée les bananiers, dans la commune de Mohammadia, les magasins ont bien assuré la permanence, aménageant également des petits espaces pour vendre des jouets. Pareillement, le quartier de Belouizdad a connu une dense animation à travers les nombreuses cafétérias fréquentées par les habitants, mais également par les passants, sous les couleurs de l'équipe de football locale. L'Aïd étant la fête des enfants, ces derniers ont désespérément constaté l'absence des jeux qui ont animé les soirées du Ramadhan jusqu'au s'hour aux Sablettes à l'arrêt, telle la grande roue et les commerces s'y trouvant à rideaux baissés. Seuls les agents de nettoyage de Netcom s'y trouvaient pour nettoyer les moindres recoins, préparant les lieux aux premiers visiteurs. Même si la direction du commerce de la wilaya d'Alger avait annoncé la mobilisation de plus de 4 600 commerçants de différentes activités et services des 10 660 commerçants à travers le territoire de la capitale, l'ambiance n'y était pas. La mobilisation de ce nombre de commerçants réquisitionnés intervient en application de la décision du wali d'Alger n°3431 du 6 juin 2017. Pas moins de 192 agents de contrôle répartis en 96 équipes d'interventions ont été désignés à vérifier la tenue de la permanence sur 13 circonscriptions administratives. Pour les commerçants qui n'ont pas assuré la permanence, alors qu'ils étaient concernés, la direction du commerce les avait informé qu'ils encourraient des pénalités et des mesures dissuasives sous forme d'amendes allant de 100 à 300 000 Da, selon la nature de l'activité exercée, auquel cas, le dossier du commerçant contrevenant sera soumis aux juridictions compétentes. En-deçà de l'amende, une fermeture allant de 1 à 2 mois pour infraction au programme de permanence sera imposée.