Le malaise n'a pas l'air de vouloir s'estomper au RCD. Jeudi, c'est près d'une trentaine de militants de la section de Tizi-Ouzou, dont des élus à la mairie, qui a rendu publique une déclaration pour annoncer sa démission des rangs du parti, secoué comme jamais depuis les législatives d'il y a deux mois. A l'instar de Ouahab Aït Menguellet, le président de l'APC de Tizi-Ouzou, le premier à ouvrir le bal des retraits du parti, puis des responsables de la section du chef-lieu de wilaya, c'est donc le tour de vingt-huit militants qui disent regretter le temps où «le RCD était plus qu'un parti politique, c'était une école où nous apprenions les principes de base de la politique, de la vertu et du sens de la responsabilité et du devoir. Nous y avions connu des hommes et des femmes de haute qualité intellectuelle et morale». Un temps qui, aujourd'hui, leur semble lointain au point de susciter de la nostalgie. Dans la liste des motivations leur ayant commandé de mettre fin à leur appartenance partisane, les rédacteurs de la déclaration disent ne pas cautionner les décisions unilatérales, la violation des statuts et du règlement intérieur, le mépris affiché envers la base militante, et le rétrécissement des espaces d'expression. Ainsi est dépeinte la vie politique depuis quelque temps au sein du RCD sous l'œil bienveillant de la direction nationale du parti accusée, elle, d'accorder sa mansuétude à «un groupuscule de personnes, à l'allure de nouveaux caïds pour faire main basse sur les structures du parti à Tizi-Ouzou». Des dérives annonciatrices d'une fin historique d'un parti originellement porteur de tant de promesses et d'espoir, préjuge le nouveau contingent de démissionnaires du RCD. Les signes de ce qu'ils décrivent comme le déclin au sein du RCD, les nouveaux démissionnaires, comme d'autres avant eux d'ailleurs, les situent à la gestion du dernier rendez-vous électoral, puis tout juste après les résultats, lorsque l'état-major du parti a voulu faire passer l'échec pour un triomphe et «en faire une réjouissance relève du cynisme». Ainsi, décidés à ne pas cautionner ces actes qui n'ont fait que participer à dépouiller le RCD de ce qu'ils appellent «son identité distinctive» et servir de «réceptacle de quidams irresponsables dont la fréquentation paraît incommodante», ils sont vingt-huit, depuis jeudi dernier, à rejoindre la liste des démissionnaires des rangs du RCD.